Tout le monde a mis sa ceinture ? Oui ? Dans ce cas, direction Vic-Fezensac, pour rendre visite rue Victor Hugo, à un artisan. Un vrai, un comme on n’en fabrique plus guère de nos jours, qui a remis à l’honneur le bâton gascon (l’Agulho en occitan = aiguille).
Un ustensile plus ancien que l’armagnac, qui a pourtant failli disparaître dans les années vingt. Et s’il revit, c’est grâce en partie à Guy Lanartic, qui le recréa en 1996.
Et…
Un peu d’histoire, si ça ne vous déplaît pas. Canne de marche, comme l’atteste un écrit du moine Aymery Picaud, daté de 1134, le Makila était utilisé par les bergers pour défendre leurs troupeaux contre les loups et les ours dans les Pyrénées. C’était aussi une redoutable arme de défense pour les pèlerins en route vers Saint-Jacques de Compostelle.
L’Agulho gascon, tel qu’on l’a depuis transmis, se présente sous la forme d’une dague de 33 centimètres dans sa virole inférieure. Pour le basque, un aiguillon de dix centimètres dans la partie supérieure ; ce qui est à l’origine du système consistant à fixer une arme blanche au canon d’un fusil. C’était en 1575 à Bayonne et la baïonnette était née. Voilà pour le passé.
De nos jours, il est devenu un objet honorifique, offert à des moments importants de la vie, avec ses motifs personnalisés selon la dignité du possesseur. Pratique et en même temps redoutable, objet de décoration et surtout compagnon de marche, il est élaboré ici à partir des trois règnes : minéral, végétal et animal.
On vous voit intéressé… Attention, ces bâtons ne sont fabriqués par Guy que sur commande ; à vous de lui dicter la hauteur que vous désirez, la couleur des cuirs, et les gravures qui relatent votre vie.
Les cannes sont naturellement réalisées à partir de bois de néfliers sauvages, d’une quinzaine d’années, que Guy s’en va couper au printemps en forêt. L’aiguillon est forgé dans une virole, sur laquelle seront gravés les décors et les devises.
Des questions dans la salle ? Oui, là, au fond ? Les prix ? Tout dépend du degré de sophistication désiré et du temps passé, mais comptez en moyenne entre 300 et 500 euros pour posséder votre bâton à vous, rien qu’à vous.
Vous pouvez remettre vos ceintures. La visite au maître bâtonnier est finie. On est ravis.
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