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L'Hydrogène, un vecteur d'emplois et de compétences sur notre territoire

La Nouvelle-Aquitaine et l'Occitanie souhaitent, à l'horizon 2040, faire des Pyrénées un bassin majeur d'hydrogène. Pour ce faire, il faudra développer la formation et l'emploi...
Près de 900 filières de formation seraient concernées, impliquant entre 1500 et 2000 formateurs par an. Le tout dans des domaines déjà existants, qu'il suffirait d'adapter...

Lundi 28 mars 2022, l'hippodrome de Pau était en pleine effervescence, et pour une fois, ce n'était pas pour un spectacle équestre. En effet, beaucoup d'entreprises, universitaires et chercheurs étaient réunis pour présenter « Pyrénées Hydrogène », une stratégie visant à faire de cette énergie un vecteur d'activité sur notre territoire d'ici 2040.

Un projet ambitieux, mais réaliste si chacun s'en donne les moyens. Et cela passe par des travailleurs qualifiés, à tous les niveaux de l'échelle. « Actuellement, il y a une pénurie chez les techniciens en maintenance. Ils ne sont en général pas très jeunes, et le métier est peu attractif, ce qui fait que nous avons peu de candidats », déplore Florence Echenay, membre de l'Association Nationale des RH.

Cette problématique de l'attractivité est un premier point que la stratégie cherchera à améliorer. « En 2020, nous avons travaillé avec environ 150 entreprises pour comprendre leurs besoins en recrutement, formation, et les soucis qu'elles rencontraient. L'idée c'est, avec elles, de se servir de l'image positive et innovante de l'hydrogène pour rendre attractif les métiers qui y sont liés », poursuit Benjamin Fèvre, membre d'AD'OCC.

On parle ici de plus de 80 secteurs d'activité, de la maintenance à l'ingénierie, en passant par le commercial, les ressources humaines, la gestion, etc. « Ce ne sont pas des emplois propres à l'hydrogène. Tous ces emplois existent déjà, il suffit de les adapter ».

En amont de l'emploi, il y a la formation. Et à ce niveau aussi la stratégie « Pyrénées Hydrogène » semble bien rodée. « L'offre de formation n'est pas non plus à créer de toutes pièces. Là aussi il suffit d'intégrer un volet hydrogène à ce qui existe déjà ». On parle de près de 900 filières formation sur l'ensemble du territoire.

Une seule problématique se pose, le manque de formateurs. « Il y a très peu d'experts de la filière hydrogène. Sur les deux régions, on en compte une vingtaine, dont seulement 5 ou 6 font de la formation. L'idée est donc d'abord de former les futurs formateurs ». Un potentiel de 1500 à 2000 personnes pourraient être ensuite formées chaque année. « Il faut que cela se fasse très vite, que l'on forme 200, 300, 500 formateurs pour faire du territoire un bassin d'emploi majeur », explique Gilles Taillades, chercheur au CNRS.

Ces formations seraient par la suite destinées à trois cibles majeures : les jeunes, les demandeurs d'emploi de longue durée et les personnes en reconversion professionnelle. Des liens ont d'ailleurs été établis avec le Pole Emploi et d'autres acteurs locaux.

« On a regardé l'existant et on a réfléchi à une complémentarité. L'objectif c'est que les gens soient attirés par ce secteur. Et on a le sentiment qu'il se passe quelque chose en Occitanie et en Nouvelle-Aquitaine. En vulgarisant ces métiers et en les rendant accessibles, on les fera rayonner, et la filière s'en portera très bien », conclut Sébastien Jarnot du Campus des Métiers et des qualifications Transition énergétique.

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