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    Edito

    J-54 pour les Départements
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    Dans moins de deux mois, les élections locales des 22 et 29 mars vont, sauf surprise, changer considérablement la donne dans nos territoires.

    D’abord, parce que plusieurs départements risquent de changer de majorité. Ensuite, parce qu’il y aura un vaste renouvellement des élus (mais oui !). Enfin, parce le rapport de force sera modifié pour négocier la réforme en cours.

    Et...

    La gauche, qui avait pris la tête d’une grande majorité de Départements et de Régions en France, a toutes les chances de perdre de nombreux exécutifs locaux, ne serait-ce que par simple retour de balancier. La droite et le centre devraient ainsi se retrouver en position de force pour peser sur le gouvernement et faire valoir leur vision de la réforme du millefeuille territorial.

    Ici, les 4 départements du bassin de l’Adour (Pyrénées-Atlantiques, Landes, Hautes-Pyrénées et Gers) sont détenus par la gauche. Pour le prochain scrutin, la droite et le centre sont favoris dans le 64, et la gauche semble solidement ancrée dans le 65. Par contre, le 40 et le 32 pourraient changer de main si la tendance enregistrée aux dernières Municipales se confirme. Ce serait un coup de tonnerre dans la région.

    L’enjeu est, bien entendu, politique, mais il est aussi économique et social. En effet, le budget total annuel des quatre Conseils généraux est énorme : 1,8 milliard d’euros (45% pour le 64, 20% pour le 65 et le 40, 15% pour le Gers), dont environ la moitié est consacrée au social et aux solidarités. Le poids sur la vie locale est donc considérable et, chaque année, ce sont plus de 400 millions d’euros que les Départements investissent (infrastructures, routes, collèges…).

    Mais des arbitrages très importants vont devoir être faits par les futurs élus puisque l’Etat a programmé une réduction significative de ses dotations, lesquelles représentent quand même 26% des « recettes » des Départements. Soit les nouveaux Conseils départementaux devront réduire leurs charges de fonctionnement (et notamment de personnel), soit ils devront réduire leurs investissements avec des conséquences directes sur l’activité économique locale.

    Autre nouveauté de taille, la modification du scrutin : le nombre de cantons est divisé par 2, et on élira un couple dans chaque canton. Si elle ne change pas le nombre total d’élus, cette évolution impose une parité parfaite dans des assemblées jusque là très largement masculines. Quel que soit le camp vainqueur, de nombreuses femmes (parfois novices en politique) vont faire leur entrée, bouleversant certaines habitudes et changeant aussi le regard sur les dossiers départementaux.

    Ces changements vont-ils peser sur l’avenir des Départements et sur la réforme territoriale en cours ? Probablement. D’autant plus que rien n’est encore définitivement tranché. C’est tout le paradoxe du prochain scrutin : les Français seront appelés à élire leurs représentants dans des Conseils départementaux dont on ne connaît toujours pas les compétences qui leur seront attribuées.

    Malgré ces enjeux qui nous concernent tous, ces élections risquent de se dérouler dans une certaine indifférence. Il faut dire que les Français ont de plus en plus de mal à s’y retrouver dans le millefeuille territorial et... à le digérer.

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