Vous avez jusqu’à ce dimanche pour vous rendre, que dis-je, vous ruer à Anères. Anères ? Vous voulez dire Asnières, près de Paris ? Rien à voir. Notre Anères à nous est nichée dans la vallée de la Barousse et présente au recensement 180 habitants, ce qui explique qu’on ne connaisse pas forcément le lieu.
Pourtant, ce petit village peut s’enorgueillir d’avoir été, avec Paris et Lyon, l’un des trois sites présentant les avant-premières des films muets diffusés sur Arte.
Rien d’étonnant, car Anères est devenue la capitale du muet, avec son Festival cinéma muet & piano parlant, dont elle célèbre la 17e édition.
Ce qu’il faut savoir…
Car ça fonctionne, et plutôt bien. Chaque séance réunit une moyenne de 300 spectateurs et au fil des ans, ce sont 420 films muets, courts et longs métrages, accompagnés par 215 musiciens différents, qui ont été présentés. Pas tous des chefs d’œuvres méconnus, certes, mais de petits films sans prétentions, qui disent à la fois de l’époque et des mœurs d’un temps en noir et blanc.
Comme le disent ses organisateurs, il ne s’agit pas d’un « festival de gourmands, ni de gourmets, mais un festival de bons vivants : un festival qui cuisine intelligemment « péloche » et « partoche », où des images animées d’antan sont accompagnées en direct par des musiciens, compositeurs et interprètes du temps présent. »
Petite précision : tout est gratuit, et chacun donne selon ses moyens et le plaisir qu’il a ressenti.
Illustration ce jeudi avec « La jeune fille au carton à chapeau » de Boris Barnet (1927), un « Buster et les flics » de et avec Buster Keaton, et un « Charlot fait une cure » de et avec Charlie Chaplin.
Les deux génies seront au programme de vendredi, avec « L’Emigrant » (Chaplin) et « La maison démontable » (Keaton), entourés de Léo McCarey dans « Crazy like a fox » (titre en anglais, mais pas de problème pour comprendre, puisque le film est muet) ; en soirée, « Etudes sur Paris » d’André Sauvage.
Samedi, place au burlesque, avec Laurel & Hardy dans « Œil pour œil », Charley Bowers et Leo McCarey, et à 21h30 « Asphalte » de Joe May.
Enfin le dimanche débutera avec un « Charlot policeman », suivi d’un Eisenstein méconnu « La ligne générale » et de « Rue des âmes perdues » avec Pola Negri.
Pour ajouter au plaisir, Mimile et les Ramulots seront à l’accordéon pour lancer la java, un instrument joué également par Annick Cisaruk, Djim Radé se lancera dans des riffs de guitare, et Wally amènera sa bonne humeur, sous le chapiteau.
Tout cela à Anères, 180 habitants, qui ont bien de la chance d’accueillir un tel festival.
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