En cette fin d’année, comme en toutes fins d’année, il est d’usage de décerner des prix. Et le dernier en date n’est pas celui de miss France, mais d’un organisme jusqu’alors inconnu intitulé « La Liste », recensant les « 1.000 meilleurs restaurants au monde ».
Oui, on aimerait y être testeur et on doute d’ailleurs que ses organisateurs aient déjeuné dans chacun d’eux, mais après tout, y figurer fait cossu sur une carte de visite. Et dans notre région, seulement un élu : Michel Guérard, ce qui est mérité mais est bien peu, comparé aux noms annoncés.
Ce qu’il faut savoir…
And the winner is… le Restaurant de l’Hôtel de Ville, à Crissier, en Suisse, inconnu au bataillon, suivi du Per Se à New York et du Kyo Aji, de Tokyo. Qui le sont tout autant.
Et nos français, alors ? En voici un, au pied du podium, Guy Savoy, à Paris, avec en 8ème et 9ème positions Troisgros, à Roanne et l’Auberge du Vieux Puis, à Fontjoncouse, suivis en tir groupé de Raégis Marcon à Saint-Bonnet-le-Froid, du Flocon de Sel à Leutaz et enfin, en treizième place, des Prés d’Eugénie, de Michel Guérard, qui sauve l’honneur de notre région. Ouf !
Terminer treizième restaurant au monde doit certainement être pris comme un honneur et une consécration, quoique on puisse émettre quelques doutes sur le sérieux de ce classement, où l’on trouve pêle-mêle tables de prestige, cuisine bourgeoise, exotique, snobinarde ou tape à l’œil.
Mettre sur le même plan tous ces talents, qui s’obstinent à offrir (enfin, offrir…) une cuisine qui ne ressemble à aucune autre, consistant à mettre dans le même pot torchons et serviettes de table, dans une uniformisation mondialiste et un melting pot de goûts et de saveurs bien dans l’air du temps. Tant pis pour la singularité.
Ne boudons pas notre plaisir, et savoir que le discret sorcier d’Eugénie-les-Bains est reconnu dans le monde entier à sa juste valeur nous enchante.
Quoique nous nous permettons de suggérer à La Liste de séjourner un peu plus dans notre région, et d’aller festoyer à La Table de la Villa Eugénie (Biarritz) chez Jean-Marie Gautier, chez Ibarboure à Bidart, chez les Rosiers à Biarritz, chez Ostapé à Bidarray, au Pressoir d’Argent de Bordeaux, ou au Briketenia de Guéthary.
Histoire de savoir ce que c’est que le talent.
Blague dans le coin, félicitations à Michel Guérard, qui n’avait pas besoin de cette distinction supplémentaire, jadis considéré comme l’un des pères de la « nouvelle cuisine » devenue aujourd’hui cuisine minceur.
Et si vous doutez, économisez un chouia (le réveillon du 31 décembre est à 480 euros), et offrez-vous un dîner à Eugénie-les-Bains : l’environnement est exquis, le cadre délicat, le chef en salle et pas à Toronto ou à Tokyo et la cuisine… divine.
Finalement, La Liste ne s’est pas trompée !
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