Dans les années 80, les pubs sur les espadrilles vous apprenaient qu'en "espadrille, je brille" ou mieux mais pas moins kitsch, qu'en "espadrille, on danse le disco, on fait du vélo..."
La version 2015 de ces publicités serait bien plus glamour, assurément. Du genre "en espadrille, je suis chez Gucci, Saint-Laurent ou Louis Vuitton, je suis sur les podiums, les défilés et au pied des plus grands mannequins"...
Ce qu’il faut savoir…
La petite sandale à la semelle de corde a changé de standing, et ce n'est pas du côté de Mauléon (Soule) qu'on va s'en plaindre. Sauf que les espadrilles version fashion ne sont pas forcément "Made in France" et encore moins "Made in Bask Country". Leurs prix non plus d'ailleurs.
On est loin de la petite incontournable de l'été à rayures et au tarif abordable voire pas cher du tout.
Sur les sites des grands couturiers, on est obligés de s'y reprendre à deux fois pour être certains de ne pas se tromper : la Saint-Laurent cloutée à 395 euros fait figure d'économique, tout comme la Dolce&Gabbana en brocart à 255 euros, tandis que la brodée Dior monte à 590 euros.
Qui dit pire ? Prada, qui fait dans le python (tontaine) et petit noeud pour 690 euros. Ce doit être le petit noeud qui coûte si cher, pardi ! Messieurs, ne vous moquez pas, vous avez aussi votre incontournable Ralph Lauren, en crocodile, fabriquée en Espagne, et cousue main, pour la modique somme de 2100 dollars.
Cousu main ? Ça ne justifie pas tout, s'énerve-t-on du côté de Mauléon, chez Espasoule ou Prodiso. Si les grands affichent un "Made in Italy" ou "in Spain", on s'inquiète aussi de l'arrivée d'espadrilles asiatiques, qui comme les frelons, n'ont rien de bon ! Le Bengladesh et la Chine inondent les marchés de produits pas chers (pas bons ?!).
Même si cette montée en gamme a des retombées heureuses en Soule, où la croissance est de l'ordre de 5% par an, côté espadrilles. Et où l'on garde le moral. En souriant un peu, quand on sait que l'espadrille chaussait les pieds des mineurs et des ouvriers, à l'origine.
La petite sandale basque n'a pas fini de faire causer d'elle. Bon pied, bon... pied !
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