C’est un projet qui a fleuri sur la jolie place de la bastide de Cologne en 2014. À l’époque, un diagnostic de territoire révélait d’importants besoins sociaux, entre petite enfance, personnes âgées et travail, notamment des femmes. Stéphanie Grenier décide alors de quitter la Mutualité Sociale Agricole où elle est agent de développement social, pour se consacrer à un projet qui lui tient à cœur : ouvrir un restaurant impliquant une démarche éthique et solidaire.
Car dans ce lieu, essentiel à la dynamique du village, on cultive non seulement l’art du bien manger à travers des produits frais issus d’agriculture raisonnée, bio, émanant de circuits courts et divinement cuisinés, mais on accompagne avec un soin tout particulier ceux dont le parcours de vie a été parfois compliqué.
« C’est un projet qui a été créé en concertation avec les partenaires, les élus et la population locale, explique Stéphanie. Nous sommes une Société Coopérative d’Intérêt Collectif, à but non lucratif, dont l’objectif est de créer du lien social, insuffler une dynamique territoriale, développer la culture en milieu rural (expositions, ateliers…) et assurer une montée en compétence des personnes que nous accueillons en leur redonnant confiance en elles ».
Une tâche particulièrement conséquente - qu’elle mène à bien avec un dynamisme à toute épreuve, au côté des encadrants et des chefs de cuisine Quentin Monruffet et Hema Lemberton -, qui révèle que le restaurant du Comptoir des colibris n’est que la partie visible de l’iceberg.
Le plaisir de déguster dans la convivialité
Car une fois le service terminé, la vie continue entre formations – y compris dans le développement durable -, coaching, ateliers booster, accompagnement d’une trentaine d’autres personnes venues d’autres secteurs, et ingénierie sociale auprès de structures qui souhaitent s’engager à leur tour.
« Nous travaillons sur l’éducation des adultes, en lien avec Erasmus France, dont nous sommes coordinateurs auprès de cinq autres structures européennes, pour créer des outils qui seront ensuite transmis à d’autres organismes et d’autres secteurs que la restauration, qui souhaitent développer des parcours orientés vers l’émancipation des publics en insertion ».
Les personnes qui arrivent au Comptoir des colibris, labellisé Tables du Gers, sont essentiellement des locaux, qui ont obtenu un agrément auprès de Pôle Emploi, du Conseil départemental ou de la Mission locale. L’équipe de Stéphanie (sept salariés fixes depuis juillet dernier) les accueille comme des collaborateurs à part entière qu’il va falloir former et accompagner avec bienveillance, jusqu’à ce qu’elles se sentent assez solides pour continuer leur chemin professionnel.
« On les entoure beaucoup bien sûr, tout en les confrontant à la réalité du métier dans des conditions classiques, avec travail le week-end par exemple. Si quelque chose ne va pas, il faut savoir être disponible pour en parler rapidement et faire en sorte que toutes les actions menées soient faites dans de bonnes conditions. Pour cela aussi, nous avons des entretiens réguliers qui permettent de modifier le poste si besoin. On fait un parcours sur mesure ».
Ce qui comble l’équipe ? Que les clients prennent plaisir à déguster les mets dans une ambiance chaleureuse et conviviale. Mais aussi que ceux qu’ils ont accompagnés un temps puissent dire à un moment donné : « Là j’ai réussi, j’ai repris confiance en moi, je suis plus armé pour la suite ».
Il sera temps alors de prendre son envol.
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