Bruno Ledoux a fait fortune dans l’immobilier et a investi fortement en 2011 pour sauver le journal Libération. C’est à l’époque où il a repris le Biarritz Olympique qu’il a eu un coup de cœur en découvrant que cet étonnant château de la fin du XIXe siècle était en vente (plus de 12 millions d’euros).
Baptisé « le château aux mille légendes », il a été construit par le baron Albert de l’Espée, un personnage extravagant, au cœur de 60 hectares de landes et de rivage sur les hauteurs d'Ilbarritz.
Le château a été conçu pour abriter un orgue Cavaillé-Coll, installé dans une salle ouverte sur deux étages, pour pouvoir jouer du Wagner face à l’immensité de l’océan. Il s’était offert le plus grand orgue jamais réalisé dans une demeure privée.
Bois, marbres et autres matériaux rares ont servi à habiller cette demeure impressionnante, reliée par un réseau de souterrains aux 14 pavillons et villas construits sur le domaine. Un télescope permettait de surveiller le tout depuis le haut du château.
Ces bâtiments annexes comportaient, notamment, 7 cuisines spacieuses (dont 2 avec fours de boulangerie). Disposées ainsi à l'écart, pour éviter les odeurs, elles étaient reliées au château par un monte-plat électrique fixé à la voute du tunnel.
A noter aussi, le « puits à beurre » (maintenant au frais les matières grasses à 17 m sous terre), les pavillons chinois et médiéval, la maison des singes, les chenils pour chiens malades et bien portants.
Le baron avait aussi installé 3 kilomètres de promenoirs couverts, pour parcourir le domaine et rejoindre la mer à l'abri de la pluie et du vent. Tous les 10 mètres, il avait fait construire des petits salons avec, en hiver, des feux allumés en permanence.
Le château d’Ilbarritz est disposé en « T » face à l’océan, avec deux tours de hauteurs différentes encadrant le bâtiment principal. Au nord, le belvédère, depuis ses 40 mètres de haut, offre l’un des plus beaux panoramas de la côte basque.
Classé « Monument historique », la bâtisse est restée globalement saine, malgré son exposition aux intempéries marines, grâce à l’utilisation de matériaux de grande qualité.
En 2014, Bruno Ledoux s’était donné deux ans pour le transformer en un lieu exceptionnel faisant le lien entre ce passé surprenant et le futur. Un lieu qui devait être ouvert aux habitants du territoire avec un musée retraçant l’histoire du Pays basque et du château, mais aussi avec un restaurant et un bar, ou encore des salles de réception dans les superbes caves.
Un hôtel de luxe devait également être ouvert avec quelques suites dans l’esprit de ce site mythique. C’est le célèbre designer Ora Ïto qui devait officier pour redonner vie à l’ensemble, dans une ambiance rappelant les grands aventuriers et voyageurs.
Onze ans après, le projet est relancé et limité à l’ouverture d’un hôtel de luxe de 30 chambres à l’horizon 2030. La maîtrise d’œuvre a été confiée à Vinci, et à sa directrice du développement, Pauline Zugarramurdi.
Les Biarrots, Philippe Pastre et Patrice Gardera, ainsi que la Bayonnaise Isabelle Joly, sont à l’œuvre sous le contrôle de l’architecte des Bâtiments de France
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