La boîte à outils juridiques vient peut-être de livrer l'un de ses secrets magiques pour le Pays basque.
Car le préfet Pierre-André Durand, en détaillant vendredi soir les nouvelles règles de la décentralisation apporte de l'eau au moulin de ceux qui rêvent d'un département basque.
Impossible, me direz-vous, puisque les départements sont voués à la disparition dans le cadre de la réforme territoriale.
Oui mais voilà...
Le préfet sait lire les textes entre les lignes : « Ces textes donnent la possibilité aux élus de dessiner un territoire à l'échelle du Pays basque, avec des compétences élargies, très proches de celles qui avaient été abordées dans la collectivité à statut particulier ».
Ici, on pourrait facilement converger vers le regroupement de 158 communes en une seule intercommunalité, avec fiscalité propre. Si ça ne s'appelle pas un département, ça y ressemble férocement.
Et si par hasard (on n'en est plus à une carabistouille près), les départements étaient maintenus, cette intercommunalité ne ferait que définir les contours très précis du futur département basque.
Dans les deux cas, le territoire basque se précise. Et s'isole, argueront les défenseurs de la mixité béarnaise. Mais c'est un autre débat. Or, il y a déjà largement de quoi se disputer allégrement avec la déclaration préfectorale.
Ce ne sont ni Colette Capdevielle, la députée socialiste enthousiaste, ni le circonspect président Modem du Conseil des élus, Jean-Jacques Lasserre, ou le réticent conseiller général abertzale Alain Iriart, qui diront le contraire.
Si le programme est purement respecté, c'est en 2015 qu'auront lieu les redécoupages, mises en place de statuts et autres travaux, tandis que 2017 verrait l'officialisation des nouvelles intercommunalités.
Mais visiblement, c'est encore loin... Philosophiquement et pratiquement très loin...
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