En octobre 1945, à la création de la coopérative maritime La Basquaise, les marins pêcheurs du port de Saint Jean de Luz Ciboure ne se doutaient pas que 70 ans plus tard certaines des plus prestigieuses marques du prêt à porter se battraient pour y mettre en rayon leurs pulls, cabans, duffle-coat, cirés etc.
Au départ la Basquaise devait répondre aux besoins d’avitaillement des navires pratiquant la pêche à la sardine sur les ports de Saint Jean de Luz Ciboure et Capbreton. Aujourd’hui, elle continue sa mission première en approvisionnant chaque jour les bateaux de ses adhérents en carburant, lubrifiants, engins de pêche, matériel de sécurité, produits d’entretien, glace et effets personnels pour les pêcheurs.
Ce qu’il faut savoir…
A quoi s’ajoute notamment la gestion administrative de la pêche au gelidium impérial qui avec 1700 tonnes bât cette année tous les records pour cette algue rouge aux multiples vertus pêchée uniquement en Europe au large de Saint-Jean-de-Luz.
A partir de ce gelidium impérial est produit le fameux agar-agar gélifiant utilisé dans les cosmétiques, la pharmacie ou l’alimentaire. L’ensemble de cette pêche est géré par la coopérative La Basquaise qui a su ajouter à ses diverses activités cette nouvelle source de revenus pour les pêcheurs de la côte basque.
Au milieu des années 90 face à la crise de la pêche il fallait trouver d’autres ressources pour maintenir les services aux professionnels c’est pourquoi sous l’impulsion de son président, Raymond Barquez, et du directeur général, Robert Sansebastian, la Basquaise a créé en 1995 un magasin « Le comptoir du Pêcheur » sur le port de Larraldenia à Ciboure proposant des vêtements de sport, de loisirs et de la décoration marine mais aussi du matériel de pêche au grand public, suivit depuis 1999 de deux autres points de vente à Capbreton.
Aujourd’hui le succès est là, les élégantes et « fashion victim » ont ajouté « le Comptoir du Pêcheur » à leur carnet d’adresse. Les gourmands aussi depuis l’ouverture sur le port de Saint Jean de Luz, d’une boutique proposant toute une gamme de conserves à partir de produits de la mer.
Mais La Basquaise ne peut être limitée aux pages des magazines de mode ou des guides gastronomiques.
Chaque année, le Comptoir du Pêcheur réalise 50% du chiffre d’affaires de la coopérative La Basquaise à qui elle reverse ses dividendes ce qui permet de maintenir la qualité et la diversité des services rendus aux professionnels.
Il y a plus de 70 ans les marins pêcheurs ont su se prendre en main, il y a 20 ans ils ont su diversifier leurs ressources externes.
Et grâce à ces initiatives, ils sont toujours là, certes moins nombreux qu’à la « belle époque » avec sa centaine de thoniers-sardiniers et son millier de pêcheurs, sa douzaine de conserveries employant jusqu’à mille cinq cents personnes dans les années 50 à 70, aujourd’hui une trentaine d’unité maintient l’activité d’un vrai port de pêche.
Imaginez vous le port de Saint Jean de Luz Ciboure avec des bateaux blancs et le cliquetis des haubans des voiliers ? Certes nous n’avons rien contre nos amis plaisanciers, mais tout de même, passer de premier port thonier de France à garage à promène touriste il y a un grand pas que le port de Saint Jean de Luz n’a pas encore franchi, et la coopérative La Basquaise y est pour beaucoup.
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