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    Bordeaux bichonne ses Grands Crus 2015

    Les ventes de primeurs attirent le monde entier autour de l’élite des châteaux. Dégustations en folie
    VINEXPO 3

    Le grand événement pour les Bordeaux, c’est maintenant. Pendant 3 jours, 5.500 professionnels du monde entier (acheteurs, importateurs, distributeurs, cavistes, compagnies aériennes…) déferlent dans les vignes et les caves pour les dégustations des primeurs.

    Cette opération unique et spécifique au vignoble bordelais donnera le ton du millésime 2015, à partir de la découverte d’une sélection de 200 très Grands Crus. La crème de l’élite.

    Ce qu’il faut savoir…

    vins primeurs 3Lors de la dernière assemblée générale de l’Union des grands crus de Bordeaux (UGCB), l’unanimité s’est faite autour du millésime 2015 qui sera de belle facture, au propre comme au figuré, dans la lignée des 2000, 2005, 2009 et 2010.

    Ce qui va constituer un réconfortant bol d’oxygène pour les producteurs et les négociants, un  peu déçus par les trois derniers crus, 2011, 2012 et 2013 ; la faute étant à imputer à ce satané climat versatile. Voilà pour la bonne nouvelle.

    vins primeursLa nuée d’acheteurs présents dans le vignoble cherchera les bonnes affaires avec ce système de vente de grands châteaux par anticipation

    Mais qui dit grande cuvée dit prix en hausse. Et là, ça commence à hoqueter sévère, puisque dans les travées, on parle déjà d’effet boomerang, avec un + 30% envisageable. Ce qui serait un sacré mauvais signal envoyé au consommateur, qui devant des étiquettes parfois démentielles, préfère souvent se rabattre sur des petits vins coquins, qui ne font ni mal au portefeuille, ni à l’estomac.

    Bon d’accord, on parle là de grands crus, donc de grandes trouées au portefeuille, mais il y a des limites à ne pas dépasser, ce que les marketeurs dénomment avec raison le « prix psychologique ».

    vin1Heureusement, il y a l’export, qui représente environ 80%  des ventes des grands crus, avec un dollar fort et une croissance en hausse, ce qui n’est pas vraiment le cas dans l’Hexagone. Mais le marché chinois déçoit tandis que le Royaume-Uni  reste le quatrième importateur en volume.

    C’est d’ailleurs le serpent qui se mord la queue, puisque les Chinois (on en dénombre plus d’un million millionnaires) sont désormais importateurs en devenant propriétaires d’une centaine de châteaux (sur 8.000 existants) et en achetant certains domaines parmi les plus réputés (Château Latour Laguens, Laulan Ducos, Haut-Brisson, Richelieu, Vieux-Brondeau, Chenu-Lafitte, Viaud, Lagarosse, de la Salle, Monlot, Lafon, Barateau, La Bourguette, Tour Saint-Christophe, Brabda, Laurette, La Fleur Jonquet, La Comanderie, Moulin à Vent, La Baronnie, etc).

    vin3Bref, en avril, on saura. Si le vin est bon, mieux exceptionnel, s’il n’est pas vendu à un prix déraisonnable. Et il faudra croire les dégustateurs sur parole, puisqu’il ne sera mis sur le marché que fin 2017.

    Autant croire Alphonse Daudet qui dans ses « Lettres de mon moulin », écrit : « Voyez-vous, les enfants, quand le blé est mûr, il faut le couper ; quand le vin est tiré, il faut le boire. » Allez, plus que deux ans à attendre !

    vin4La liste des châteaux participant et des principaux négociants de la Place de Bordeaux est disponible sur le site Internet de l’Union des grands crus de Bordeaux.

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