Pour une fois, la neige n’est pas l’obsession des professionnels. Les gestionnaires des domaines skiables, mais aussi les saisonniers, les commerçants, les hôteliers, les restaurateurs espèrent encore une ouverture pour les vacances. Mais les déclarations du président de la République, ce mardi soir, ont fait l'effet d'une douche froide
Pourtant, des discussions sont toujours en cours avec le gouvernement et, il y a quelques jours, la ministre du travail a même incité les stations à embaucher rapidement les saisonniers. D'où une grande incompréhension.
La décision d'interdire l'accès aux stations de ski jusqu'en janvier pourrait être confirmée dans les prochains jours. Mais de toute manière, les professionnels ont besoin absolument d’être fixés avant le 10 décembre au plus tard.
Il faut savoir que certains professionnels pensent ne pas ouvrir de la saison, s’ils ne peuvent pas fonctionner pendant ces vacances de Noël. Ils ne pourraient pas, en effet, s’en tirer économiquement sans cette période qui représente environ le quart du chiffre d’affaires de l’année. Pour rappel, la saison de ski ne dure que 5 mois.
Si les prochaines vacances sont ratées, les conséquences pourraient être très lourdes pour la montagne française. La chambre professionnelle, « Domaines Skiables de France », regroupe 238 entreprises sur les différents massifs qui emploient 18.000 personnes, dont 15.000 saisonniers, pour gérer 25.000 ha de pistes.
Selon l’Observatoire du tourisme pyrénéen, les domaines skiables de la chaîne génèrent un impact économique de 670 millions d’euros avec les différentes activités et plus de 10.000 emplois directs et indirects, autour de quelque 615.000 lits touristiques.
A ce jour, les réservations sont au plus bas (-60% à -80%). Or, l’organisation d’un séjour au ski, souvent pour une semaine, n’est pas propice aux réservations de dernière minute. L’incertitude règne aussi pour les stations qui ont l’habitude d’accueillir de nombreux étrangers qui, cette année, risquent de ne pas s’aventurer dans les montagnes françaises.
Enfin, la probable interdiction d’ouvrir les bars et restaurants pourrait dissuader de nombreux vacanciers. De même que, l’incitation à ne pas se retrouver nombreux en famille.
Du côté des saisonniers, c’est aussi le casse-tête. Si la ministre du Travail a incité à les embaucher quitte à les mettre au chômage partiel, en suivant, il va falloir les loger et les nourrir. Ce qui peut être compliqué et coûteux, si la fréquentation des stations est faible.
Si le feu vert est donné, les mesures sanitaires seront nombreuses, avec notamment des skieurs masqués dans les files d’attente, sur les télésièges et les télécabines, mais aussi dans les stations. Plusieurs stations devraient aussi prévoir de grandes campagnes de tests.
Reste donc à espérer que les stations obtiennent rapidement l’autorisation de démarrer la saison, et que les Français, voire les Européens, viennent s’évader en nombre du côté des grands espaces pyrénéens.
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