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A Orist, un projet qui met la technologie au service de la santé

Pour assainir l’eau potable dans cette zone de captage, l’entreprise BayWa r.e veut associer la culture du kiwi à l’élevage de Blonde d’Aquitaine et un parc photovoltaïque.
Des moutons dans un champs avec des panneaux photovoltaïques.Photo : BayWa r.e.
Le groupe BayWa r.e. est à l’origine une coopérative agricole de Munich créée pour diversifier les sources de revenus de ses membres grâce aux énergies renouvelables. Il est aujourd’hui un acteur incontournable du secteur des énergies renouvelables avec plus de 3 000 collaborateurs et 10 GW en exploitation dans le monde.

Représentée en France par BayWa r.e. France et BayWa r.e. Solar Systems, l’entreprise a déjà installé et mis en service 354 MW et assure la gestion technique et commerciale de près de 794 MW de projets d’énergies renouvelables. Elle distribue également depuis 2016 du matériel photovoltaïque auprès des installateurs.

La particularité de BayWa r.e est de vouloir réhabiliter des sites vulnérables ou abandonnés, tels que des friches industrielles, comme la centrale de Pouillon près de Dax, construite sur une ancienne carrière d’extraction de gypse. Le projet d’Orist en est un exemple parlant.

Élevage, kiwi et production solaire

Depuis juin 2021, le groupe étudie un projet de centrale agrivoltaïque sur la commune d'Orist. Ce dernier prévoit d'associer une production d'énergie solaire, un élevage bovin et la culture de kiwi, particulièrement florissante dans les Landes, en partenariat avec des agriculteurs locaux.

« Nous avons coconstruit ce projet en lien avec les agriculteurs et la Chambre d’Agriculture des Landes, la Communauté de Communes, le syndicat EMMA et la Direction Départemental des Territoires (DDT) pour trouver des solutions concrètes, viables sur le long terme et qui amélioreront la qualité de l’eau pour les communes autour », précise Raphaël Manechez, chef de projet solaire en charge des Landes et des Pyrénées-Atlantiques.

Un exemple du projet BayWa r.e. transposé avec des pommes.

Les terres concernées par ce projet, situées sur un périmètre de captage d'eau potable, faisaient l'objet jusqu'alors d'une culture conventionnelle de céréales incompatible avec les enjeux sanitaires de prélèvement d'eau potable. Le syndicat mixte Eaux Marensin Maremne Adour (EMMA) a en effet découvert que les seuils de pesticides détectés sont parmi les plus hauts de France à Orist. L'ESA metolachlore, métabolite de pesticides spécifiques du maïs, a été relevée à 0.494 μg/L en décembre 2021, soit quasiment au plafond sanitaire qui empêcherait la distribution de l'eau (0,510 μg/L), quand le seuil de qualité est à 0,1 μg/L.

« Nous avons choisi la culture du kiwi, car elle s’adapte facilement au climat et au sol local, et nous n’avons pas besoin de produits phytosanitaires, car ce sera une culture biologique. Cette solution permet de maintenir une valeur ajoutée pour les agriculteurs concernés, tout en changeant les pratiques. Les panneaux solaires protègeront les kiwis et seront équipés d’une technologie antigel », expose le chef de projet solaire.

Ce projet agrivoltaïque prévoit l'implantation de panneaux solaires sur un espace de 13 hectares. Sur la partie sud du projet, trois hectares seront consacrés à une culture de kiwi, protégée par des panneaux semi-transparents spécialement adaptés. 10 hectares au nord de la zone seront équipés de panneaux photovoltaïques installés sur des supports adaptés à élevage de blondes d’Aquitaine.

Il pourrait produire annuellement 15 à 25 GWh, soit l'équivalent de la consommation domestique de 7.000 à 10.000 personnes, soit 30 à 40 % des besoins de la Communauté de communes Pays d'Orthe et Arrigans. Les études environnementales ont déjà été réalisées et le permis de construire pourrait être déposé en début d'année 2023, pour une mise en exploitation du parc agrivoltaïque en 2026, sous réserve d'obtention des autorisations administratives.

BayWa r.e sera également en charge de l’exploitation et la maintenance de ce parc. Le projet pourrait se raccorder au poste de Pouillon, situé à 16,5 km à l'est, qui accueille déjà la production d'une centrale photovoltaïque mise en service par BayWa r.e. en 2021.

Noémie Besnard

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