Abonnez-vous
Publié le

Les ours bruns de plus en plus présents dans les Pyrénées

Via le Réseau Ours Brun, l’Office français de la biodiversité assure un suivi constant de la population présente sur l'ensemble du massif.
La femelle Sorita prise en photo grâce à un appareil automatique en Béarn en septembre 2022.
Une photo de la femelle Sorita prise en Béarn en septembre 2022
DR-FIEP/PNP/Réseau ours brun
Les résultats de ce rapport servent aussi de base pour la réalisation de diverses études scientifiques et de l’évaluation du statut de conservation de cette population de plantigrades.

Dans les Pyrénées, le suivi à large échelle d’une espèce aussi discrète que l’ours brun repose essentiellement sur des méthodes indirectes non-invasives qui font appel à la collecte des indices de présence de l’espèce (empreintes, poils, crottes, photos, dommages, etc.). Celui-ci est réalisé en collaboration avec ses homologues aragonais, catalans, navarrais et andorrans.

« Même si les ours peuvent être observés de plus en plus fréquemment dans les Pyrénées et que leur présence peut devenir banale pour certains observateurs, la remontée de ces observations au ROB est toujours aussi importante. En effet, les indices collectés, a posteriori et sur les lieux même de l’observation, sont parfois les seuls indices qui permettent d’identifier certains individus », tient à rappeler le Réseau Ours Brun.

Voici ce qu’il faut retenir du rapport 2022…

Le suivi de la population d’ours brun dans les Pyrénées consiste à estimer annuellement trois facteurs : l’aire de répartition géographique et son évolution dans le temps, l’effectif et les principaux paramètres démographiques de la population (structure en âge, sexe ratio, nombre de naissances et de mortalités) et la tendance démographique générale (notamment l’évolution temporelle des effectifs).

Pour ce suivi, 87 appareils photos/vidéos automatiques a permis de collecter 356 indices de présence d’ours, dont 269 séries de photos/vidéos automatiques. L’analyse des 1.376 indices indirects d’ours collectés dans les Pyrénées françaises, complétée par les données espagnoles et andorranes, permet ainsi d’établir le bilan spatial et démographique 2022 de la population d’ours brun pour l’ensemble de la chaîne pyrénéenne.

Entre 2006 et 2021, le taux d’accroissement moyen annuel calculé avec l’effectif minimal détecté EMD est estimé à +11,23% pour l’ensemble des Pyrénées. En 2022, 76 ours ont été identifiés, dont au moins un ours est mort en cours d’année (contre 74 en 2021). « On dénombre 23 femelles et 16 mâles adultes, ainsi que 14 mâles et 10 femelles subaldultes et la détection de 8 portées, pour un total de 13 oursons », précise le rapport annuel.

L’année 2022 est aussi marquée par la détection de 4 individus non repérés en 2021. Ces derniers doivent donc être ajoutés à l’EMD de 2021. Parmi ces 4 ours, l’un d’entre eux (New18-18) n’avait également pas été détecté en 2020. Cette femelle adulte doit donc aussi être ajoutée à l’Effectif Minimal Retenu (EMR) de 2020.

Par ailleurs, durant la même période, le nombre de prédations « confirmées » sur l’ensemble du versant français (où la responsabilité de l’ours ne peut pas être écartée) est de 331 attaques pour 590 animaux tués ou blessés sur le cheptel domestique (un chiffre quasiment identique à celui de 2021). A noter que dans les Pyrénées-Atlantiques, une seule attaque d’ours a été recensée.

L’aire totale de présence de l’ours dans les Pyrénées, de l’ordre de 5 700 km2, est en baisse (800 km² de moins qu’en 2021 et 2 500 km² de moins qu’en 2020). Cette forte diminution s’explique principalement par le fait que plus aucun ours n’est équipé d’émetteur GPS depuis 2020.

En 2019, le mâle Goiat avait par exemple fait augmenter à lui seul l’aire de répartition d’environ 2 000 km² par rapport à 2018. Le fait qu’aucun indice de ce dernier n’ait été détecté depuis le 25 avril 2022 et que les ourses Claverina et Sorita se soient cantonnées sur des territoires plus restreints après leur période exploratoire post-lâcher explique aussi en partie cette baisse de l’aire de répartition.

Ainsi, malgré une baisse du nombre d’indices d’ours collectés et le fait que l’aire de répartition de l’espèce diminue, l’effectif de l’ours brun continue d’augmenter progressivement.

Noémie Besnard

Commentaires


Réagissez à cet article

Vous devez être connecté(e) pour poster un commentaire

À lire aussi