Quand une formule marche, il ne faut pas hésiter à l’adopter. C’est le cas d’El Sistema, (le système, dans la langue de Garcimore et de Gloria Lasso), qui fait un malheur depuis quarante ans au Venezuela en permettant aux jeunes d’accéder à la musique.
Une formule qui a été copiée dans 25 pays et aussi à Pau, avec un léger changement sémantique : ici, on parle de « El Camino ».
Ce qu’il faut savoir…
Le Système national d’Orchestres et de Chœurs juvéniles et infantiles su Venezuela, dit « El Sistema » a été conçu et implanté par le musicien local (qui est aussi économiste) José Antonio Abreu en 1975 dans une noble intention « répandre l’instruction et la pratique tant collective qu’individuelle de la musique, grâce à des orchestres symphoniques et des chœurs, en tant qu’organisation sociale et de développement humain. »
Naturellement, dans ce pays, le « système » a depuis été légèrement dévoyé, le chavisme ou ce qu’il en reste adorant l’embrigadement des masses, fussent-elles chantantes. Mais ça marche. Au-delà même des espoirs les plus fous : 120 orchestres de jeunes à travers le pays, 60 orchestres de plus petits, englobant plus de 350.000 têtes blondes, ou pas.
Et les plus grands chefs n’ont pas hésité à se commettre dans l’affaire : Claudio Abbado, Gustavo Dudamel, Zubin Mehta, comme d’autres inconnus appelés Placido Domingo, Mstislav Rostropovich ou Montserrat Caballé.
Pau a aimé le système, et Pau l’a donc adopté, en changeant toutefois son appellation, faute d’accord sur la franchise qu’il aurait fallu signer. Mais sur le fond, la formule est la même. Bienvenue donc à « El Camino » (le chemin, dans la langue de Luis Mariano et de Rafael Nadal), permettant dès la rentrée aux petits Palois d’accéder gratuitement aux plaisirs de la musique.
Et quand on dit musique, à Pau, on prononce immanquablement le nom de Fayçal Karaoui. Ca tombe bien, il est tellement fan du projet qu’il a pris la direction de l’association.
Dans la pratique, les jeunes musicos d’au moins huit ans vont s’engager pour une formation (gratuite) de 7h30 par semaine. On en dénombre déjà 80 et les organisateurs espèrent atteindre le chiffre symbolique de 200 d’ici peu, ce qui permettrait à la petite troupe de se retrouver au gymnase de la MJC des Fleurs.
En attendant, les répétitions ont lieu à l’ancien orphelinat Joyeux Béarn (on adore ce nom), sis au 13 bis avenue de Buros. Si vous voulez vous lancer sur le chemin, enfin sur el camino, faites contact@elcamino-pau.org
Et bonne musique à tous !
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