Comme nous en avons parlé le 12 juillet dernier (cliquez ici pour lire l’article), la Chambre de commerce et d’industrie Pau Béarn a remporté le marché de la gestion de l’aéroport pour les 12 prochaines années. Ceci en partenariat avec deux filiales de la Caisse de dépôts et consignations, Transdev et Egis.
Ce groupement, baptisé Air’Py, s’est donné les moyens de grandes ambitions. Didier Laporte nous en dit plus…
Pourquoi cette alliance avec Transdev et Egis ?
Didier Laporte – L’aéroport doit réussir un nouveau décollage dans une période de profonde évolution du transport aérien. Pour la CCI, il était stratégique de s’adosser à ces deux groupes puissants qui nous ouvrent un large réseau national et international. En effet, ils gèrent déjà 18 aéroports avec 30 millions de passagers par an. Nous pourrons donc profiter de leur solide expérience, mais aussi de leur poids dans les discussions avec les compagnies aériennes. Autre élément décisif de ce choix : cette collaboration pourra se faire en parfaite harmonie avec notre positionnement et notre éthique.
Les objectifs sont ambitieux. Des innovations ?
D. L. – Nous visons 850.000 passagers par an, contre un peu plus de 600.000 actuellement. Mais nous voulons assurer cette progression en respectant les directives européennes, et notamment en écartant les aides de l’Etat. L’objectif est effectivement de trouver des solutions originales pour augmenter le trafic domestique, par exemple avec Nice, Brest, Nantes, Strasbourg… Dans cet esprit, nous voulons obtenir qu’une compagnie base un avion à Pau, ce qui permettrait - en plus - de développer des liaisons loisir le week-end.
Et au niveau des vols low-cost ?
D. L. – Nous visons notamment le retour de Ryanair, avec un modèle économique nouveau et incontestable. Pour cela, nous allons constituer un fonds mixte, associant des collectivités territoriales et des entreprises (à hauteur de 30%). A terme, nous estimons le besoin à 500.000 euros par an. La part du privé sera donc de 150.000 euros. Pour donner un ordre d’idée, cela représente 10 euros par ressortissants de la CCI. Mais, nous visons surtout à associer les entreprises qui sont directement intéressées par les retombées, comme la filière tourisme. Elles sont environ 3.000 en Béarn.
On parle aussi de 16 millions d’investissements…
D. L. – Oui, 16 millions d’euros TTC. Nous avons avancé ce chiffre TTC, car plusieurs investissements régaliens ne sont pas soumis à la TVA. Il y a plusieurs chantiers importants programmés au niveau des pistes, des taxi-ways, des parkings, de la liaison avec l’usine de l’e-fan… Et pour les passagers, le changement le plus important se fera dans l’aérogare. L’enregistrement sera déménagé au rez-de-chaussée pour donner plus de place à l’espace embarquement à l’étage. A la fois pour fluidifier les contrôles, et pour y installer de nouveaux services et boutiques. Pour un aéroport, c’est important d’améliorer ce lieu d’attente, tout en développant des recettes extra-aéronautiques qui viennent renforcer le modèle économique.
Où en êtes-vous dans les relations avec les aéroports de Tarbes et Biarritz ?
D. L. – Il faut savoir que les projets de mutualisation et de coopération, dont il a été question ces derniers temps, concernent en premier lieu les propriétaires des sites. Les syndicats mixtes de Pau et de Tarbes ont ouvert des discussions indépendamment des gestionnaires de ces deux aéroports. De même, il a été question de la création d’un GIP entre Pau et Biarritz. Mais la vraie question est de savoir quels gains pourraient apporter des collaborations. Pour notre part, il nous semble que le plus pertinent serait de mettre en place des opérations concertées de marketing territorial, pour renforcer notre notoriété et notre image. Les trois aéroports ont des positionnements et des clientèles assez complémentaires.
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