« Mon accent », « La transhumance », « On est comme on est », « Et toi là-haut »… le groupe multiplie les succès, grâce à une recette bien établie : des trompettes et guitares à gogo, un accent du sud revendiqué et des textes sur la vie. Le résultat ? Des chansons entêtantes et entrainantes qui parlent à tous.
À l’occasion de la sortie du clip de "Réveillons-nous !", David Epi, le chanteur du groupe, regarde dans le rétroviseur et revient sur ses 26 dernières années.
On connaît vos musiques, mais moins l’histoire du groupe. Pouvez-vous nous en dire plus ?
David Epi - Laurent (Delpech) et moi étions ensemble à l’école primaire. Nous avons fait quasiment toute notre scolarité ensemble. Nous avons monté plusieurs groupes de musique au collège et au lycée et nous ne nous sommes plus quittés depuis. À la fin de nos études, nous avons fait passer des auditions pour trouver un bassiste pour former un nouveau groupe. C’est comme ça que nous avons rencontré Pascal (Gibeaux). Quant au nom du groupe, c’est parti d’une vieille blague de Laurent. Il avait trouvé ce nom pour un de nos anciens groupes, mais ça ne collait pas vraiment avec l’ambiance. Je l’ai gardé en tête pendant des années et finalement, ça correspond parfaitement à notre trio et à notre musique, un véritable cocktail musical.
Comment expliquez-vous votre longévité dans un monde très versatile ?
D. E. - Après tout ce temps, on a toujours plaisir à créer et à jouer ensemble. Je pense que, pour les artistes, l’essentiel est de savoir se renouveler. Il faut continuer de surprendre son public au grès de ses propres envies, être là où on ne nous attend pas. Pour garder la flamme, il faut pouvoir se ressourcer, se régénérer ! Dès la création de Sangria Gratuite, notre objectif était de devenir des professionnels, de vivre de notre passion. Ça demande des sacrifices, mais nous y sommes parvenus rapidement. Il doit aussi y avoir une question de chance, d’alignement des planètes.
Vos inspirations aussi évoluent…
D. E. - C’est exact. 26 ans, c’est long, on évolue en tant que personnes et en tant qu’artistes, donc nous n’avons pas forcément envie de traiter les mêmes sujets où de la même façon. Au départ, nous étions davantage sur un registre feria et culture Sud-Ouest, on mixait le français, l’espagnol, l’occitan et de rythmiques ska-rock… Puis, nous y avons ajouté des rythmes celtiques, exotiques et latino, mais toujours dans le même objectif : faire danser et passer un bon moment à notre public.
Aujourd’hui, beaucoup de piliers de la chanson française nous inspirent, tout comme le quotidien, nos expériences, la société… On aborde des thèmes intemporels, vieux comme le monde, c’est le cas de la chanson « Réveillons-nous ! ». On se sert aussi de la musique pour pousser de petits coups de gueule (rires).
Quels souvenirs marquants gardez-vous en mémoire ?
D. E. - Nous avons vécu beaucoup de moments exceptionnels : lors des gros festivals, des ferias de Bayonne ou de Dax, durant la tournée des Chevaliers du Fiel, où nous faisions leur première partie… Ils nous ont d’ailleurs donné à l’époque un précieux conseil, qu’on suit encore : toujours faire plus court et efficace. C’est difficile de choisir, car ils nous ont façonnés en tant qu’artistes et qu’hommes.
Votre tournée annuelle va bientôt débuter. Anxieux ?
D. E. - Le plaisir est toujours là, tout comme l’adrénaline et même le trac, qui nous permet de nous surpasser. Notre groupe est né sur scène, on faisait des reprises avant même d’écrire nos propres chansons. La tournée commence en avril prochain. Une trentaine de dates sont réservées pour le moment et nous allons bientôt commencer les répétitions pour le spectacle. On va mixer des nouvelles et d’anciennes chansons, car ça fait toujours plaisir à notre public. On adore apporter de nouvelles choses et créer quelque chose d’interactif, un réel moment de partage avec lui.
En revanche, nous n’avons plus envie de travailler pendant un an et demi à écrire et faire un nouvel album. On continue à écrire des textes et quand une idée nous interpelle, on la développe avant de sortir un titre et un clip quand on veut. De toute manière, la consommation de la musique telle qu’on l'a connu dans les années 1990 a changé. Le modèle de l’album est en perte de vitesse, au profit des singles.
Propose recueillis par Noémie Besnard
Réagissez à cet article
Vous devez être connecté(e) pour poster un commentaire