Les plus médisants affirmeront que tout ce qu'il y a de joli ici est concentré dans le nom, Villahermosa, et que là s'arrête l'éventail des beautés de cette ville de l'État de Tabasco. C'est vrai que ça grouille, c'est vrai que la Pemex (équivalent de Elf ou Total) est partout, c'est vrai que la ville peut manquer de charme a priori.
Et pourtant…
Moi je l'aime bien, et pas seulement parce qu'elle marque la porte d'entrée ou le passage obligé pour le Yucatán. Voire le Guatemala. Villahermosa ne s'est pas toujours appelée ainsi.
En 1564, elle était Villa Carmona, puis San Juan Bautista (1565) puis Villa Felipe II puis Villa Hermosa de San Juan Bautista (1598) puis San Juan de Villahermosa (1604) puis Villahermosa del Puerto (1792), puis San Juan Bautista de Villahermosa (1811) puis San Juan Bautista de Tabasco (1826) et enfin, depuis 1916, Villahermosa, OUF. Il faut oser rentrer dans la ville, et y découvrir le centre historique, aux façades coloniales peintes de jolies couleurs. Il faut se laisser charmer par ses paysages, traversés du río Grijalva somptueux. Bon, et puis ne la ramenons pas trop là-bas, nous autres Français, car nous avons envahi la ville en 1863 et 1864, chutttt, profil bas !
Mais là n'est pas le sujet. Aujourd'hui, pour clore ce voyage, j'ai décidé de t'amener visiter le "Parque-Museo La Venta", poumon de jungle et d'oxygène posé en plein coeur de la ville. Un site dessiné et créé par un poète de Tabasco, Carlos Pellicer. Il en a fait le seul musée à l'air libre de toute l'Amérique Latine.
Quelque 7 hectares où s'éparpillent 36 monuments archéologiques, stèles, autels, têtes colossales et monolithes, tous datant de 1300 à 200 AVANT JC (l'autre). Que des pièces archéologiques en basalte, monumentales et témoignant d'une sacrée créativité artistique.
Cernées d'animaux, de reptiles, d'oiseaux et d'une flore typique de cette région tropicale. Le tout, ça ne s'invente pas, posé à côté de la Lagune des Illusions.
Les enfants (et les grands) adorent y venir, pour les têtes certes, pour les animaux encore plus, mais surtout parce que se baladent en liberté des dizaines et des dizaines de "coatis" (ou "tejón" en espagnol), un genre de raton-laveur lointain, facétieux, gourmand et voleur, le costume est taillé.
Si tu te balades avec un paquet de chips, ils viendront te les piquer dans la main, avec leurs petites pattes agiles. Ici quasiment domestiqués, ils font le bonheur des visiteurs.
Quant à moi, je ne peux plus les apercevoir sans penser à ma discussion surréaliste avec le Lacandon Chambór, il y a cinq ans. Comme si la chose était la plus naturelle du monde, il m'avait avertie : "Surtout, surtout, ne prends jamais un coati chez toi, ils sont trop voleurs, ils te piqueront la nourriture, les bijoux, l'argent, tout !". Je n'avais pas osé lui dire que "merci, mais ce n'est pas au programme", mais depuis, je ne peux plus voir un coati sans me remémorer son avertissement rigolo.
Bon, cette fois-ci, c'est la bonne, il faut que je rentre et que je te laisse retourner à tes préparatifs de rentrée, à ta reprise de la saison de rugby, tout ça. Demain toutefois, on se fera un petit bilan de cette folle aventure, histoire de prolonger la rencontre et le plaisir. L'action nous a unis, le souvenir nous réunira. Je ne sais pas toi, mais moi j'ai pris un immense plaisir à t'entraîner dans mes errances mayatesques (oui, c'est la fin, je me lâche !)...
J'espère que pour la sortie de mon livre Calaveras, tu viendras me coller une poutine (non, non, pas Poutine le Russe, une poutine de chez nous) pour de vrai ! Chiche ?
Laya Croves cafardeuse, et Coba le chien qui s'en fiche !
Diaporama 1
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Diaporama 2
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