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Créateurs et Passionnés

Thomas Léri et Mélanie Peyré

Unis pour le plaisir des amateurs de légumes et fruits bios : le début d’une belle aventure entre passion et raison
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Ils sont Toulousains d’origine, ils font leurs premiers pas d’agriculteurs, ils sont pleins d’idées et d’énergie et ils savent parfaitement où ils vont.

Rencontre avec Thomas Léri (26 ans) et Mélanie Peyré (24 ans) qui ont fait le choix de s’installer à Lucarré, un village béarnais près de Lembeye, pour produire des légumes et des fruits bios.

Ce qu’il faut savoir…

LERI 4Pourquoi avez-vous décidé de devenir agriculteurs ?

Thomas Léri – J’ai fait des études dans le maraîchage, puis des stages chez des gros producteurs en mono ou en bi-culture. Je me suis rendu compte que je n’étais pas motivé par la production pure à grande échelle. J’ai eu envie de faire autre chose. Après réflexion, j’ai décidé de m’installer comme jeune agriculteur pour faire de la multiculture, avec une vingtaine de légumes, des fruits rouges et un verger, en visant la qualité et la proximité avec les consommateurs.

Mélanie Peyré – De mon côté, j’ai passé un Bac production animale et agronomie. J’ai ensuite travaillé, notamment, comme saisonnier chez un producteur d’haricot tarbais. Une chose est sûre, j’aime la production à petite échelle. Actuellement, j’ai le statut de conjoint collaborateur, et je compte m’installer comme jeune agricultrice dans 2/3 ans

IMG_1548Qu’est-ce qui vous motive ?

T.L. – C’est d’abord la passion de ce métier. Une passion indispensable pour réussir en faisant ce qu’on aime. Nous sommes motivés parce qu’il y a une vraie demande sur ce positionnement, avec une possibilité de gagner notre vie, même si ça prend du temps.

M.P. – Même motivation. Avec aussi l’intérêt du circuit court qui permet de combiner la production et le contact avec les clients en faisant de la vente directe de proximité.

Pourquoi avoir choisi Lucarré ?

T.L. – Quand nous avons décidé de nous lancer, nous avons recherché des terres près de villes importantes, comme Pau et Tarbes. Nous avons pris le temps de faire le meilleur choix possible, sachant que nous voulions être propriétaires, parce que dans ce métier il faut beaucoup investir dans la terre : irrigation, évolution du sol… Nous avons ainsi trouvé ce terrain 4,3 ha, qui permettra de faire des rotations. Ce qui est essentiel pour la qualité de la production.

M.P. – Autre avantage important, nous pouvions nous raccorder à un lac collinaire privé, situé en amont des terres.

LERI 5Quelles ont été les premières étapes ?

T.L. – Il a fallu d’abord régler tous les problèmes liés à l’installation, et nous avons bénéficié d’un accompagnement très efficace de la part des conseillers du Crédit Agricole, qui ont l’avantage de connaître parfaitement ces questions. Nous avons acheté les terres en décembre 2013, puis nous avons installé une serre de 500 m2 et une autre de 80 m2 pour les plants.

M.P. – Une autre étape importante a été d’obtenir la labellisation bio. C’est une démarche lourde, et derrière il y a un contrôle annuel très rigoureux. La première saison a été délicate à cause notamment de la grêle qui nous a fait perdre environ 50% de la production.

Pourquoi avoir opté pour une production bio ?

T.L. – Cela correspond bien à notre positionnement en multiproduction et en circuit court. Le bio est un marché porteur et valorisant, en plus d’être bon pour la santé des consommateurs. Nous prévoyons de développer 2 à 3 cultures un peu plus intensives pour assurer la pérennisation de l’exploitation.

M.P. – La démarche est exigeante. Le problème principal est la maîtrise du sol sans désherbant dans une région aussi humide. Nous utilisons notamment des paillages biodégradables. Les coûts sont aussi plus importants, avec par exemple des graines qui sont deux fois plus cher. Nous avons privilégié un approvisionnement d’une partie de ces graines à Lectoure, chez Essem’Bio.

LERI 4Vous proposez des paniers…

T.L. – C’est notre produit de base, de mai à décembre. Notre objectif est d’aller jusqu’en février. Nous avons prévu de développer des productions saisonnières avec un petit décalage pour se différencier en proposant des produits avant la période où l’on est habitué à les avoir. Nous avons fait le choix de la qualité et de l’écoulement rapide, avec une livraison dans un rayon d’environ 15 à 20 minutes. Les produits passent par un stockage frais, en évitant ainsi la  chambre froide et le choc thermique qui fait perdre de la saveur. Notre clientèle de départ s’est constituée par le bouche à oreille. Nous envoyons la composition des paniers par mail, et les clients nous passent leurs commandes en retour.

M.P. – Il faut savoir que la composition des paniers est imposée, en fonction de la production, ce qui garanti aussi une qualité parfaite. Pour les clients, c’est une occasion de découvrir des légumes qu’ils n’auraient pas acheté autrement. Par exemple, la tétragone, l’amour en cage (physalis), les courgettes jaunes. Nous faisons régulièrement des essais, pour varier et trouver les cultures qui s’épanouissent le mieux sur ces parcelles. Des variétés qui doivent aussi permettre de proposer des prix raisonnables, tout en ayant un rendement correct, une bonne résistance et bien sûr du goût. Il faut aussi des cultures qui ne demandent pas d’interventions trop lourdes et qui se gardent facilement

LERID’autres commercialisations ?

T.L. – Nous avons renoncé à la vente sur les marchés, sauf à l’occasion d’évènements comme le festival Jazz in Marciac. Nous devons développer la clientèle des restaurateurs. Une bonne partie de nos ventes se fait déjà par Locavor, un rassemblement de producteurs. Il s’agit d’un drive fermier : les clients commandent par Internet et récupèrent les produits dans des points de livraison que nous alimentons. Actuellement, deux points de livraison sont en service dans l’agglomération paloise : au Café suspendu (associatif) à Billère et dans le parc du château d’Idron.

M.P. – Nous avons lancé aussi la vente de plants pour compléter notre activité. Les gens viennent les chercher directement sur l’exploitation. Il est prévu de  développer progressivement la vente dans des magasins bios.

Nature gourmande

Lieu dit las campagnes  - 64350 Lucarré

Informations sur le site de Locavor

creditagricole2logoArticle parrainé par le Crédit Agricole Mutuel Pyrénées Gascogne – cliquez ici

Thomas Léri à Lucarré

 

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