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CCI Pau BéarnRencontre avec Didier Laporte

Tour d’horizon des grands chantiers en cours, mais aussi à ouvrir, avec le nouveau président de la chambre consulaire
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La nouvelle équipe de la Chambre de commerce et d’industrie Pau-Béarn a été installée tout à fait officiellement, ce lundi, par le préfet des Pyrénées-Atlantiques Eric Morvan, puisqu’il s’agit d’un établissement public à caractère administratif de l'Etat, dont la spécificité est d’être gérée par des dirigeants d’entreprise. Une occasion de faire le point avec Didier Laporte…

LAPORTE 2La réforme territoriale oblige les CCI à s’adapter rapidement, et d’abord sur le plan économique. Quelles options ?

Didier Laporte – Pour avoir une idée de l’ampleur du défi auquel les CCI sont confrontées, il faut mesurer que le budget reversé par la Chambre régionale, dont nous dépendons désormais, ne couvrira que notre masse salariale. Nous sommes passé de 9 millions d’euros en 2011 à 4,7 cette année. C’est un véritable électrochoc. Nous n’avons donc pas le choix, il faut imaginer et développer des solutions durables et pérennes pour assurer le financement de nos activités. L’une des priorités est de rendre les centres de formation autonomes.

PL ESC_PauC’est-à-dire ?

D. L. – Nos écoles doivent au minimum s’autofinancer, et même devenir des centres de profit. Cela passe par une remise à plat de la stratégie pour nos deux établissements. L’Ecole supérieure de commerce doit travailler encore mieux sa différenciation pour devenir beaucoup plus attractive face à une concurrence féroce, et se donner des atouts pour remonter au classement national. Qu’on le veuille ou non, le palmarès des écoles de management conditionne fortement les inscriptions des étudiants. L’ESC de Pau doit être encore plus innovante, agile et réactive afin d’anticiper les évolutions des métiers de la formation mais aussi les besoins des entreprises. Quant au CNPC, il doit consolider son positionnement très intéressant dans le domaine du commerce du sport, avec là aussi une forte volonté d’innovation. Il doit se renforcer tout en devenant plus indépendant des différents opérateurs du secteur.

ESDL 5Peut-on imaginer des collaborations avec les autres CCI, à limage de ce qui est fait au niveau de l’Ecole supérieure de design des Landes ?

D. L. – Absolument. Cela fait partie de nos priorités. Nous sommes très favorables au développement de nos relations avec les CCI du Pays basque et des Landes pour constituer un réseau Sud-Aquitain efficace et pertinent. En transformant le statut de son école de design (société anonyme) et en ouvrant son capital aux CCI de la région, la chambre consulaire des Landes a effectivement exploré une voie très intéressante. Nous devons renforcer nos coopérations dans différents domaines, voire même mutualiser des moyens, pour réduire nos coûts et surtout pour générer de nouvelles activités rentables.

LAPORTEEt les relations avec la Bigorre et le Gers ?

D. L. – Bien entendu, nous devons avoir en-tête la dimension des pays de l’Adour. C’est un bassin homogène avec des filières qui rayonnent sur tout ce territoire entre Bordeaux et Toulouse. En plus de la proximité géographique et d’activité, nous avons des complémentarités très intéressantes. Mais je veux rester pragmatique. On ne peut pas tout faire en même temps. De plus, la Bigorre et le Gers font partie d’une autre région sur le plan administratif et politique, ainsi qu’au niveau des CCI, ce qui complique les choses. Ma priorité est de participer à la consolidation du réseau Sud-Aquitain, puis d’élargir cette approche avec les autres territoires. C’est le cas aussi avec nos voisins espagnols, notamment les Aragonais. Ce qui ne nous empêche pas de saisir, dès maintenant, les opportunités de travailler ensemble sur des projets très concrets.

TOTAL PAUCela rejoint la problématique de l’attractivité du Béarn…

D. L. – Cette attractivité est essentielle pour le dynamisme économique et l’implantation de nouvelles entreprises. Mais elle ne peut devenir une réalité efficace qu’en étant portée par l’ensemble des acteurs du Béarn mais aussi du bassin de l’Adour : toutes les chambres consulaires (CCI, Chambres d’agriculture, Chambres de métiers et de l’artisanat), les collectivités territoriales et les grands groupes déjà présents dans la région. C’est un chantier complexe, mais tellement essentiel pour faire fructifier nos atouts.

AEROPORT PAU *Quid de l’amélioration des infrastructures et du désenclavement du Béarn ?

D. L. – La CCI a une mission de lobbying qu’elle continuera à assurer avec comme objectif de mettre les entreprises dans les meilleures conditions pour se développer. L’aéroport Pau-Pyrénées est en bonne voie avec le nouveau groupement Air’Py qui prendra les commandes en janvier. La CCI, qui est actionnaire majoritaire (51% du capital), pourra s’appuyer sur de grands opérateurs dans ce domaine. Reste à améliorer les liaisons ferroviaires et routières, sans tabou. Il y a bien entendu le dossier LGV et la connexion avec le Béarn et la Bigorre. Il y a aussi le désenclavement du Haut-Béarn. Ce territoire très dynamique, avec de solides entreprises, mérite un accès plus rapide et plus sûr par la route. Parler d’une liaison rapide avec l’A64 et l’A65 n’est pas prononcer un gros mot. De même, on ne peut pas se satisfaire de l’état des routes vers le tunnel du Somport et l’Aragon.

cci-pauRevenons au positionnement de la CCI. Quelles évolutions ?

D. L. – Là aussi, nous allons avancer par étapes. D’abord, nous allons nous concentrer sur notre coeur de métier, l’appui aux entreprises. La Chambre de commerce et d’industrie doit être le QG de l’entreprise. L’objectif est d’organiser cet accompagnement en deux pôles performants. Un pôle entrepreneurial, dédié notamment à la création et la transmission d’entreprise. Et un pôle développement économique, prenant en compte les différentes étapes à franchir dans la vie de l’entreprise ainsi que la conquête de marchés en France et à l’international.

cci-pau-laporte-2Des changements au niveau de la gouvernance ?

D. L. – Pas de révolution. Une nouvelle équipe se met en place avec beaucoup d’enthousiasme. Personnellement, je compte m’appuyer sur les vice-présidents et les membres du Bureau (voir ci-dessous) pour être encore plus efficace. Encore une fois, je veux être pragmatique et beaucoup de choses évolueront en fonction des réalités du terrain.

PL CCI PAULe nouveau Bureau de la CCI Pau Béarn

Didier Laporte (président), Pierre Nerguararian, Eric Lac et Philippe Coy (vice-présidents), Sébastien Labourdette (trésorier), Soraya Ballion (trésorière adjointe), Didier Cavaré (secrétaire), Gaëlle Abadie (secrétaire adjointe).

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