Cuite ! Dans tous les sens du terme. Cuite de soleil (42 à l'ombre ou presque, le tout étant de trouver de l'ombre !) et cuite de fatigue. Enfin, moi ça va, mais les pieds, eux, tirent la tronche, et le manifestent à coup de crampes. Mais au moins, ce treck m'aura-t-il permis d'apprendre que nous avons donc des muscles dans les pieds. Tu parles d'une découverte.
Aujourd'hui 18 kilomètres au compteur, en pleine chaleur donc (du moins, la deuxième partie), et en limite de jungle, sur la route Puuc de Uxmal à Santa Elena. Des choses que la voiture ne permettrait pas de voir, des grottes, des trous, des cavités ; l'éveil des oiseaux sur la jungle (j'ai démarré à 6h15 du matin).
Et…
Et puis, comme un soulagement, une récompense presque aussi bonne que la perspective d'un baiser, ou d'une bonne douche, selon les critères de félicité, les contours de Santa Elena.
Un charmant petit village. Avec ses chozas, qui rappellent les huttes africaines, les premières femmes en tenue traditionnelle, et le moyen de locomotion qui a, lui des airs d'Asie, le tuk-tuk. Quoique le charme s'arrête peut-être là.
Une église énorme domine et l'on ne sait si son ombre protège ou surveille la cité. Construite sur un "cerro", comme on dit ici, ou une colline.
Or, sachez que le Yucatan est par essence un endroit plat (pas un hasard si je l'ai choisi pour mon treck, l'est folle mais pas totalement neuneute, la Laya !), donc quand vous y voyez un monticule, version colline, collinette, sûr et certain que dessous se cache une pyramide.
À Santa Elena, pas besoin de vérifier cette dernière assertion, on sait que sous ce "cerro", il y a des restes de cité préhispanique. Et comme ailleurs dans le Mayab, les Espagnols ont maté tout cet "indigénisme maya" en construisant des églises en lieu et place des pyramides (quand ils n'ont pas, comme à Izamal par exemple, utilisé les pierres des pyramides pour ériger leurs églises, no comment !). Donc ici, la démonstration est de force.
Le village tout petit, et l'église démesurée. Ce qui n'est pas sans rappeler, si mes souvenirs sont exacts, le type de démonstration du village navarrais de Zugarramurdi.
[caption id="attachment_33486" align="alignleft" width="346"] L'entrée de Santa Elena[/caption]
On peut y visiter un musée des momies, qui exhibe des corps momifiés d'enfants ayant fait sensation en 1980, au moment de fouiller au-dessous de l'église justement, et où la population a découvert avec stupéfaction neuf momies d'enfants. Etudes faites, rien de préhispanique ici, simplement les restes d'une colonie allemande du siècle dernier qui avait été décimée par une quelconque épidémie. Fin de l'histoire. On a vu plus gai comme centre d'intérêt.
Mes bribes de Maya m'ont permis toutefois d'être bien accueillie à Santa Elena, où j'ai dégusté un petit déjeuner délicieux (pour la bagatelle de 18 pesos, à savoir 1 euro) les panuchos en photo ci-contre.
Demain, à même distance de marche, j'irai vous faire découvrir Tikul, une très jolie ville en plein coeur du Mayab, avant le départ de la zone Puuc vers un autre gros site préhispanique, Dzibilchaltún.
Au déjeuner, photo aussi pour vous faire découvrir la fameuse gastronomie yucatèque, des "quesadillas", crêpes de maïs fourrées au fromage, avec tomates, oignons rouges confits, et bien entendu, l'incontournable d'ici, le chile habanero, le piment piquant qui pique vraiment !
Mais avant cela, chose promise, chose due, nous ne pouvons quitter Uxmal sans vous faire visiter "Le musée du cacao" (www.choco-storymexico.com), avec un clin d'oeil d'évidence au Pays basque.
Car si les Mayas furent les premiers à cultiver et consommer le cacao, c'est bien au Pays basque qu'il débarqua à la conquête de l'Europe. On ne sera pas surpris alors de voir, à l'entrée de cet écomusée très bien fait, des croix basques en décoration (et aussi, parce que la plantation des lieux appartenait à un émigré basque du nom de Echeverria).
J'ai un peu râlé au moment de payer l'entrée, 110 pesos (8 euros), mais franchement ça les valait.
Un jardin botanique sublime, des "chozas" mayas reconstituées où l'on entre en suivant un tracé précis, où l'on visite librement, un chemin où l'on croise en cages, des singes araignées, des jaguars et une biche et son faon (patience, à Calakmul, nous les verrons peut-être en liberté !), une dégustation de cacao à la sauce maya, avec du piment (mais pas d'Espelette) habanero, et une boutique où faire ses emplettes au final.
Perso, j'ai carrément fondu, sans jeu de mots, pour un frappé de chocolat qui était un pur délice. Allez, je vous retrouve demain pour la halte à Tikul !
Laya Croves
Diaporama 1
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