Photo : Zaza.Originaire de région parisienne, Zaza a toujours été très mobile. Puis, il y a une quarantaine d'années, elle s'est installée dans les Landes. « Je travaillais avec des fournisseurs dans les Landes qui m'avaient invitée aux fêtes de Dax. Sur le trajet, nous nous sommes arrêtés en bord de la forêt, et j'ai adoré l'odeur, la sensation, tout. Je me suis dit, c'est ici que j'ai envie de faire ma vie ». Et c'est ici aussi que cette même vie a pris un tournant bien plus artistique, quand sa fille a commencé à jouer à la pâte à modeler. « C'était une passion d'enfance, mais la vie se faisant, je l'ai mise de côté et oubliée. Quand ma fille en a fait, ça a été un électrochoc, et je m'y suis mis à fond ! », explique celle qui est aujourd’hui installée à Seignosse.
Elle s'oriente donc vers les beaux-arts, et prend une année de cours pour travailler l'argile avant d'arrêter et de se chercher, seule. « J'aime beaucoup le travail de Fernando Botero. Je voulais m'en inspirer. Puis lors d'un séjour en Espagne, j'ai découvert une œuvre de Francisco Pérez Mateo, qui représentait un ours polaire, et j'en suis tombée amoureuse ! Pour vous dire, j'étais parti visiter des ganaderias pour m'inspirer des toros, et la seule chose qui me venait en tête quand je suis rentré, c'était cette œuvre ! ». Une porte d'entrée agrémentée de nombreuses autres sources d'inspiration pour finalement retomber dans l'univers de la tauromachie.
« Il y a de la douceur et de la générosité dans mon travail », explique-t-elle. Et il en faut pour des œuvres en bronze, et des pièces uniques en mousse stratifiée, en pierre de Serpentine, en résine, ou en béton cellulaire. « C'est un travail très long, très minutieux, puisque j'imagine, je dessine, même si je ne respecte presque jamais mon premier dessin, je dégrossis, j'affine, je ponce et je peints. Je travaille pour que mes sculptures n'aient aucune aspérité et que ce soit le plus rond possible, et pour arriver à l'idée que j'avais en tête, le plus précisément possible. Ma technique de sculpture est basée sur l'abstraction globale des détails, tout en conservant un maximum de volume. ».
Aujourd’hui, Zaza réalise donc des sculptures de toros, de toreros, et d'autres œuvres en lien avec la culture du Sud-Ouest. « J'ai notamment réalisé la première sculpture représentait un festayre. Ça a également été utilisé pour l'affiche des Fêtes de Dax en 2010, première fois qu'une sculpture servait de support pour l'affiche ». Une œuvre marquante pour l'artiste, tout comme l'impressionnante vache de course landaise, « Carlota », qui siège devant les arènes de Vieux-Boucau. Également sculptrice d'autres animaux et de formes abstraites, Zaza est cependant sans équivoque quand il s'agit d'aborder sa plus belle création : « Ma plus belle œuvre, c'est ma fille ! », philosophe-t-elle.
Bien qu'elle travaille beaucoup sur commande, Zaza ne perd pas son imagination d'artiste et continue de créer des œuvres spontanées. Récemment, elle s'est ainsi lancée dans la réalisation de bustes féminins, « pour rendre hommage aux femmes, et sortir de [son] univers ». Une envie qui date de plusieurs années, que l'artiste développe en y associant un autre art ; la mode. « J'ai fait des recherches, des années 20 jusqu'aux années 60, et j'ai sorti près de 1500 photos de mannequins. J'en ai gardé une dizaine par décennie pour en faire une synthèse que j'ai ensuite représentée sur un seul buste ».
Ce nouvel univers, Zaza souhaite le développer pour chaque décennie mentionnée ci-dessus, sous la forme de buste et de sculpture sur pieds, mais sans pour autant mettre de côté la tauromachie qui reste une véritable passion. Une exposition sur le sujet a d'ailleurs récemment été organisée à la galerie de l'Atrium à Dax, comme d'autres auparavant en France et en Espagne. « J'ai notamment eu la chance d'exposer dans les arènes de Madrid. C'était un superbe moment, l'exposition a très bien été reçue par le public ! ». Prochainement, celle qui souhaite maintenir un rythme d'une exposition par an devrait même pouvoir voyager sur un autre continent pour montrer son travail. Mais pour vous, chers lecteurs, inutile d'aller aussi loin, puisque Zaza possède une salle d'exposition chez elle, accessible sur rendez-vous, et expose également à la Galerie Chapelain de Saint-Jean-de-Luz et au Lacotel à Hossegor.
Timothé Linard
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