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    Feuilleton de l’étéEnfin le Tibet, jour 10

    Aujourd'hui, Laya et PresseLib’ vous amènent sur la route de Bouddha, le géant de Leshan, un sourire de pierre...
    Enfin le Tibet : Maitreya

    Énorme, il était juste énorme. Avec ses 71 mètres de haut pour 28 de large. Directement taillé dans la roche, il s’agissait du Bouddha Maitreya, également appelé « Le bouddha du futur ». On doit sa construction, sous la dynastie Tang, au moine HaiTông, qui pensa que sa représentation calmerait les eaux agitées du fleuve Min, au Sichuan. Et éviterait ainsi aux navires de chavirer.

    Enfin le Tibet : Maitreya Enfin le Tibet : Maitreya

    On partit le voir, d’abord côté fleuve, mais il était presque midi quand on arriva face à lui, le soleil au zénith, et la vue était un peu floutée par tant de luminosité. Cela n’empêcha pas les exclamations de surprise à le découvrir. Surtout qu’on ne s’attendait pas à ça…

    Le bateau longeait la falaise, et soudainement au détour d’une courbe, apparaissait l’excavation et en raison du soleil, on avait du mal à discerner l’incroyable, l’immense statue de 71 mètres taillée à même la roche, de ce bouddha assis (t’imagines s’il était debout !), regardant le monde à ses pieds avec une physionomie bienveillante. Le genre un peu blasé par tant de bêtise humaine… Et à la fois gentil, comme un papa coq regarderait ses bébés poussins. Ce fut la sensation que lui donna son sourire de pierre.

    [caption id="attachment_88495" align="alignleft" width="289"]Enfin le Tibet : Maitreya, mantra chinois Maitreya, mantra chinois[/caption]

    La promenade en bateau était cependant agréable même si elle obligea, une fois de plus, à constater qu’en termes d’écologie, les Chinois avaient du chemin à faire… Les plastiques flottaient allègrement sur la surface du fleuve Min ! La ville de Leshan, en bord de fleuve, donnait le témoignage renouvelé du mélange de modernité (hautes tours modernes) et de tradition (les maisons particulières ou les pagodes, au style chinois maintenu).

    Enfin le Tibet : Maitreya

    On retourna ensuite côté terre, avec la ferme intention de… circonvoluer le Maitreya géant, ce qui garantissait une bonne somme d’escaliers et de grimpette en prévision. On était en pèlerinage, après tout. Mais arrivés au sommet, on eut une drôle de surprise. 4 heures d’attente et une foule nombreuse qui attendait pour se faufiler dans les escaliers étroits qui cernaient le bouddha ! Car on était en fin de semaine, et les Chinois, on vous le donne en mille, que faisaient-ils de leurs samedis et dimanches ? Manger au restaurant ? Faire leurs emplettes ? Non, point du tout. Ils venaient circonvoluer en masse auprès du bouddha géant. Le premier qui lui prétendait que les Chinois n’étaient pas bouddhistes, elle le traînait par la peau de ses augustes (ou pas) fesses, jusqu’au bouddha de Leshan !

    Enfin le Tibet : MaitreyaOn approcha de la tête du Maitreya. Vu du fleuve ou côté terre, il était particulièrement impressionnant. Rien que sa tête faisait 14.7 mètres de haut. Chaque œil, 3 mètres de long, et chaque oreille, 7 mètres. Sa tête était ornée de 1021 petits chignons de cheveux enroulés. A ses côtés, les guerriers paraissaient ridiculement petits, ils mesuraient pourtant 8 mètres chacun, taillés dans la pierre.

    Enfin le Tibet : Maitreya

    Quant aux humains, c’était pire, on se sentait encore plus misérablement petit. Ou l’être humain ramené à sa dimension véritable ! La circonvallation oubliée, on procéda néanmoins à plusieurs méditations, et même à un très joli feu d’offrandes. Chaque lieu, chaque moment était d’une intensité décuplée.

    Avec toujours la même rengaine en arrière-fond : « Ce n’est rien comparé au Tibet, rien du tout… »

    De fait, le temps même commençait à se suspendre, comme on retient un souffle. Comme un prélude, comme un silence avant un ouragan. Tout se faisait désormais avec la même pensée : J – 2 !

    [caption id="attachment_88504" align="alignleft" width="320"]Enfin le Tibet : Maitreya, leshan mix moderne tradition Maitreya, leshan mix moderne tradition[/caption]

    On montait des marches ? Ce n’était pas la douleur des muscles qui les faisait frémir, mais « c’est bien, je m’habitue à l’altitude ». On était ému en collant des feuilles d’or sur un bouddha ? « Et dans deux jours ? Qu’est-ce qui va se passer ? ». On faisait une méditation ? « Concentre-toi, prépare ton esprit » … Une intensité, une concentration, elle aurait presque utilisé le terme de « gravité » pour illustrer l’état d’esprit général du groupe. J – 2, Maitreya s’effaçait, il ne restait plus qu’une détente au Bazar de Chengdu, avant de s’envoler.

    Temps présent, ne rien anticiper, profiter de l’instant, ne regarder ni hier ni demain. Oui, mais quand même… Tibet, J – 2, répétait en boucle l’esprit agité… Veux-tu bien te taire, nom d’un bouddha !

    .

     

    Anecdotes et petits plus… :

    Bouddha de Leshan : C’est en l’an 713 que débute sa construction, approximativement, dont on prétend qu’elle s’acheva en 803 sous l’Empereur Dezon. Nombre de légendes circulent à son propos. Notamment que le fameux abbé qui le construisit, à voir le financement de son projet menacé, se serait arraché les yeux, afin de prouver sa foi et sincérité totales. Et qu’il se serait réfugié, pour finir ses jours, dans une ancienne tombe abandonnée, une caverne. Il fallut attendre 803 pour que ses disciples décident de terminer le projet, grâce à des financements de la dynastie Tang. L’autre partie, à mi-chemin entre légende et réalité, c’est que le bouddha Maitreya de Leshan a effectivement calmé, par sa présence, les eaux du fleuve. Les plus cartésiens affirmeront que c’est la quantité de matériaux, nécessaire à sa construction, déposée dans le lit du fleuve, qui a changé la physionomie turbulente de ses eaux. Il a été inscrit au Patrimoine mondial de l’Humanité de l’UNESCO en 1996.

    Maitreya : Son nom sanscrit signifie « amical » ou « bienveillant ». Il est souvent considéré que son prénom est Ajita, ou invincible. Et son nom de famille Maitreya. A la fois les courants theravada et mahayana du bouddhisme croient qu’il se manifestera dans le futur, quand le Dharma, ou enseignement du bouddha Shakyamuni aura disparu. Pour l’instant, il régnerait dans la terre pure de Tushita (le joyeux) et serait un Bodhisattva. Lorsqu’il sera passé par Akanishta, la plus haute sphère d’existence des mondes de la forme, il deviendra un Bouddha et pourra revenir sur Terre. Si le bouddha Shakyamuni fut celui de la compassion face à la souffrance, les textes affirment que Maitreya sera un bouddha « d’amour bienveillant, chargé de rehausser le bien-être du monde et l’orienter vers l’Eveil. »

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