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La tinda se fait une place sur les comptoirs

Cette monnaie purement béarnaise regroupe déjà 500 adhérents et 200 prestataires, et elle ne compte pas s’arrêter en si bon chemin…
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Depuis sa création, la monnaie locale complémentaire béarnaise ne cesse de se développer, à l’instar de l’eusko chez leurs voisins basques.

Une monnaie locale complémentaire (MLC) est avant tout une monnaie qui circule sur un territoire géographique donné, au sein d’un réseau d’acteurs engagés et qui a pour objectif de développer l’économie et les transactions monétaires au niveau local. Tout cela en respectant bien sûr les valeurs de l’économie sociale et solidaire.

En France, l'utilisation des monnaies locales complémentaires est encadrée par la loi du 31 juillet 2014 relative à l’économie sociale et solidaire. L'article 16 de la loi introduit la notion de MLC en reconnaissant ainsi ce type de monnaie comme moyen de paiement à part entière.

Le projet de monnaie locale, la tinda a démarré en 2012 avec la volonté de développer en Béarn une économie locale, solidaire et respectueuse de l’environnement. Elle a été officiellement mise en circulation en juin 2015, lors de l’événement Aternatiba à Billère. Déjà en 2015, le Conseil départemental avait accordé une subvention de démarrage de 10.000 euros pour le lancement de la tinda et le financement de l’impression de 80.000 coupons, le défraiement d’une stagiaire et le complément d'un contrat aidé de 6 mois.

Pour se procurer cette monnaie, il suffit de se rendre dans l’un des 19 comptoirs des échanges présents sur le territoire, d’adhérer à l’association De Main En Main (tarif libre à partir de 5 Ti ou 5 €) et de changer ses euros en Tinda. On peut ensuite régler ses achats dans tous les commerces partenaires de l’association.

2018, l’année de la tinda…

Mine de rien, la tinda fait son petit bonhomme de chemin. En effet, après plus de deux ans d’existence, environ 30 000 tinda sont en circulation et 500 adhérents et 200 prestataires (agriculteurs, épiceries, associations culturelles, artisans, bars, festivals, commerçants, gîtes et chambres d’hôtes, professionnels de santé et autres prestataires de services) utilisent la monnaie complémentaire béarnaise.

La tinda se trouve de ce fait dans la moyenne haute des MLC françaises. Pour accélérer sa diffusion, De Main en Main a décidé de passer à la vitesse supérieure et d’obtenir plus de moyens en trouvant de nouveaux partenariats et en demandant des subventions pour employer des nouvelles personnes.

En mars 2018, le Conseil régional Nouvelle-Aquitaine a accordé son soutien à la recherche de moyens pour le développement de la Tinda avec la perspective de deux embauches et un équilibre économique la troisième année. La même année, la ville de Billère a aussi signé une convention avec De Main En Main pour que l’entrée à la piscine municipale et les leçons de natation puissent être réglées en Tinda.

La Communauté d’Agglomération Pau Béarn Pyrénées a également témoigné son soutien à cette MLC en accordant fin novembre le Prix Coup de Pouce de l’AMI (Appel à Manifestation d’Intérêt), d’un montant de 2 000 euros pour le développement de la Tind’Appli qui permettra de localiser sur son smartphone les prestataires et comptoirs des échanges les plus proches sur le territoire.

2019 s’annonce tout aussi prometteuse…

En janvier 2019, un Comité de pilotage s’est réuni pour valider le dépôt du dossier Aide aux Micro-Projets Locaux Innovants (AMPLI) auprès de la Région Nouvelle Aquitaine dans le but de développer et consolider la tinda, la monnaie locale complémentaire du Béarn.

L’aide AMPLI vise à soutenir le démarrage d’une activité économique sur une année avec deux postes à pourvoir pour assurer la gestion, la communication et le développement de la tinda dont un dès le mois d’avril 2019. Le dispositif est issu d’un cofinancement européen qui s’adresse à 95% à des projets dans l’Economie Sociale et Solidaire.

Mi-janvier 2019 démarre un partenariat entre De Main en Main et l’IPC (Institut de promotion commerciale) de l’ESC Pau. Pendant trois semaines, trois étudiants en Bachelor vont rendre visite aux 230 prestataires existants pour réaliser une enquête (recenser les besoins et tracer leur chaîne de fournisseurs et les démarcher), sensibiliser, informer. L’un de ces étudiants pourrait effectuer son stage d'été de 10 semaines dans l’association avec un défraiement de 600 €/Ti par mois.

D’autres partenariats sont en cours de développement avec la Direction régionale du numérique, l’association l’Ostau Bearnés (projet valorisant l’identité béarnaise), Emmaüs, l’APESA et bien d’autres… Chapeau bas pour la Tinda donc !

Informations sur le site de l’association – cliquez ici

 

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