Nelly Fontaine et Otxangoa

Installée à Urrugne, elle a créé en 2013 une agence de design et de développement produit. Tribord, TBS ou Pipolaki ont déjà fait appel à ses services…

Cette année, elle met son expertise au service du lancement de sa propre marque, Otxangoa, qui se veut un « laboratoire textile des sports nautiques et outdoor ». Après un jean « water resistant » à ourlets étanches, elle a présenté une nouvelle tenue au Grand Pavois de La Rochelle.

C’est en mesurant la capacité d’innovation du « tissu » de fournisseurs, en partie inexploitée par les marques de vêtements et d’accessoires des sports nautiques et de plein air, que Nelly Fontaine s’est décidée il y a 6 ans à lancer une agence spécialisée de design et de développement.

L’aventure, qui a débuté sur la pépinière Olatu Leku, s’est depuis traduite par des collaborations avec une vingtaine de clients d’horizons divers comme le suisse Qloom (bikewear), le turc Nordbron (headwear), l’écossais Proquip (golfwear) ou encore le français Plastimo (sailingwear).

« La double casquette du design et du développement est nécessaire. Certains clients vont insister sur l’un ou l’autre aspect, d’autres sur les deux », commente Nelly Fontaine.

Originaire de Lyon, formée là-bas dans plusieurs « fashion schools » et désormais fixée du côté d’Urrugne, celle-ci a par exemple contribué au développement de certains produits pour Tribord, la marque voile de Decathlon, aussi bien que réalisé designs et fiches techniques pour notre champion local du bonnet Pipolaki.

Des vêtements développés avec le consommateur…

Nantie de toute cette expérience, la petite entreprise individuelle passe désormais à la vitesse supérieure avec la création de sa propre marque. Le O d’Olatu (la vague) se marie donc à la « txangoa » (l’excursion) pour donner Otxangoa. « Cette marque, développée en lien étroit avec l’utilisateur final, répond à un besoin bien identifié. Elle servira en même temps de laboratoire à l’agence », explique sa créatrice, par ailleurs nommée « expert design » par Bpifrance.

L’idée est de répondre aux nouvelles aspirations du consommateur en même temps qu’aux nécessités de l’époque, à travers une matière première écologique et/ou biosourcée, des traitements peu chimiques, une production européenne et la plus localisée possible (de façon à limiter le transport des produits, finis ou en cours de fabrication), et enfin des produits « à la fois techniques et fonctionnels ».

Cette marque sera de plus distribuée via « un système de pré-commande et une fabrication à la demande, afin de sortir d’une logique de surproduction et de surconsommation épuisant inutilement les ressources. Aujourd’hui, les clients sont sensibles à cette dimension et prêts à attendre un peu pour recevoir leurs vêtements ».

Dans la gamme en train d’être bâtie, on compte déjà un surprenant jean à revers étanche, vêtement polyvalent plutôt en accord avec les nouveaux usages : « On peut marcher avec le long des côtes et ensuite aller boire un verre sans avoir à se changer entretemps ou à rentrer chez soi avec le bas de pantalon mouillé ». Une nouvelle tenue de la gamme a été dévoilée lors du Grand Pavois de La Rochelle.

Alors que la chaire Bali y mène toujours son travail de recherche sur les « disruptions technologiques à venir pour le secteur de la mode et du textile » et que l’on y recense régulièrement de nouvelles marques de vêtements aux positionnements intéressants, cette Otxangoa fait une nouvelle fois la preuve du dynamisme de la région dans ce secteur textile en plein renouveau.