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Créateurs et Passionnés

Synapse Défense : décollage d’une pépite

Créée en 2018 par les ex-pilotes de chasse Julien Dezemery et Benoît Haffreingue, la startup montoise met à disposition son expertise dans Les opérations aériennes militaires...
SYNAPSE 0
Synapse Défense est spécialisée dans la conception et l’animation d’entraînements collaboratifs, dans l’analyse de performance des forces aériennes et dans la création d’environnements de simulation. La société travaille avec l’Armée de l’air, les instituts de recherche et les industriels.

Avec les 22.500 heures de vol sur des avions de combat Rafale et Mirage 2000 que cumulent ses instructeurs, c’est une expertise peu commune que propose la jeune pousse montoise Synapse Défense. Immatriculée au RCS en mars 2018, la société est basée à la pépinière « La Fabrik » du parc technologique de Mont-de-Marsan, où sont aussi installées les deux écoles de management et de design des Landes.

Synapse Défense compte déjà 5 salariés : 3 pilotes et 2 informaticiens. Un format d’entreprise idéal, à taille humaine, avec toute la souplesse requise pour développer des projets complexes en partenariat avec armée, industriels et instituts de recherche. L’agglo montoise vient au passage d’accorder à Synapse Défense une subvention de 10.000 euros.

La société a été créée par deux anciens pilotes de chasse qui se sont rencontrés sur la base aérienne 118. Julien Dezemery a travaillé sur la mise en service des Mirage 2000, puis dirigé le CEAM (Centre d’expertise aérienne militaire), devenu « Air Warfare Center » il y a 5 ans.

Benoît Haffreingue est arrivé à Mont-de-Marsan il y a 4 ans, en même temps que le 3/30 Lorraine, célèbre escadron de la 30ème escadre (relancée sur la BA118 en 2015). Il s’est notamment occupé du parc de Rafale de la base aérienne. On l’aura compris : ces messieurs-là ne sont pas des manchots…

Plusieurs projets de recherche stratégiques…

Plus concrètement, le cœur de l’activité de l’entreprise se compose de 4 spécialités : la conception et animation d’entraînements collaboratifs, l’analyse de données de performance des forces aériennes, la modélisation des opérations aériennes, et enfin les études et conseils tactiques. L’entreprise a imaginé un « environnement universel de simulation des opérations aériennes, creuset pour l’apprentissage des IA tactiques ». Elle dispose d’outils d’analyse pour évaluer les entraînements des forces aériennes en termes de performance.

En ce moment, Synapse Défense est engagée dans deux beaux projets. Le premier est le projet Aurora, l’un des deux retenus dans le cadre de l’appel à projets d’Intelligence Artificielle 2020-2021 mené au premier semestre par l’Agence de l’innovation de défense. Ce projet, fruit d’un partenariat avec l’IRT Saint-Exupéry (institut de recherche technologique toulousain spécialisé dans l’aéronautique, l’espace et les systèmes embarqués), consiste à développer « un système d’aide à la décision optimisant l’emploi de capteurs hétérogènes lors de missions ISR complexes » (ISR pour intelligence, surveillance et reconnaissance).

Cet assistant virtuel connecté sera « capable d’intégrer n’importe quel capteur défini par son spectre de fonctionnement, ses performances de détection, de reconnaissance et d’identification, sa mobilité, son niveau de discrétion et son endurance », explique le ministère des Armées. L’outil intègre dès la conception les principes de la collaboration homme-machine, sujet auquel s’intéressent de plus en plus d’industriels.

Le second projet en recouvre en réalité 3, qui prennent place dans le cadre du programme MMT (Man Machine Teaming) de la DGA, animé par Thales et Dassault Aviation. On rappelle que ce programme vise au développement d’un « système aérien cognitif » comme élément du SCAF (système de combat aérien du futur). Ces 3 projets sollicitant l’expertise de Synapse Défense touchent à l’explicabilité des intelligences artificielles, à la reconnaissance automatique des échanges vocaux dans un cockpit et à la performance du binôme humain-machine.

D’autres acteurs, comme l’Estia ou l’entreprise montpelliéraine Numalis (éditeur de logiciels de correction de calculs), sont associés à Synapse Défense dans ces différents projets. La R&D représenterait aujourd’hui la moitié de l’activité de la jeune pousse. Une jeune pousse pas si jeune que cela, puisqu’elle s’appuie tout de même sur 30 années d’expérience terrain… ou plutôt dans les airs.

Plus d’informations sur le site internet, cliquez ici

 

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