Déjà saluée pour son succès à l’export et sa relation privilégiée avec les grandes marques, l’entreprise basque est toujours pilotée par Marie Hiriart, petite-fille du fondateur.
L’histoire de la Tannerie Rémy Carriat est bien connue,mais comme elle est belle et typique, on ne se lasse pas de la raconter à nouveau quand l’occasion se présente. Elle commence en 1927, lorsque Rémy Carriat et son épouse lancent leur activité et se spécialisent dans le tannage de peaux de veau destinées à la confection de chaussures.
Depuis, la maison s’est largement renouvelée et diversifiée, d’abord sous l’impulsion de Jacques Carriat, à qui l’on doit l’introduction des peaux de buffle pakistanaises en France et l’ouverture de la tannerie à de nouveaux marchés comme l’ameublement. Encore aujourd’hui, le buffle complète une riche gamme de peaux de taurillons d’origine européenne.
Par la suite, l’entreprise grandira et se modernisera entre construction d’un atelier de teinture, rénovation et informatisation de l’outil de production, large ouverture à l’export (40% des ventes l’an dernier) et amélioration des performances environnementales (l’entreprise est consciente de l’enjeu et a déjà cessé l’utilisation de tout produit solvant).
La tannerie est aujourd’hui dirigée par Marie Hiriart-Carriat, petite-fille du fondateur dont les efforts dans le domaine commercial ont permis à l’entreprise de rebondir après des moments difficiles.
La Tannerie Rémy Carriat opère aujourd’hui dans de très nombreux secteurs, de la maroquinerie et des accessoires à la sellerie en passant par la chaussure et le mobilier ou même l’aéronautique et le naval. C’est que le cuir peut se mêler de tout…
L’entreprise basque est un fournisseur incontournable pour les marques françaises comme Dior, Vuitton, Hermès ou Lancel. Si elle se vit toujours comme une maison artisanale, ce n’est plus pour autant une petite boutique : son chiffre a encore tutoyé les 17 millions d’euros. Elle compte toujours une petite centaine de salariés, dont bon nombre de médaillés du travail.
Un process de traitement mûri pendant près d’un siècle…
Sa récente labellisation en « Entreprise du Patrimoine Vivant » était évidemment attendue. Et sans chauvinisme aucun, elle semble des plus légitimes. Car ce label vient sanctionner un savoir-faire unique dans la sélection et le traitement des peaux de bovins.
Le long processus que constitue le tannage, ici minéral et végétal, repose sur une tout aussi longue expérience, acquise au fil des décennies. Teinture par immersion en plein bain avec des colorants soigneusement choisis, plongeon dans des huiles animales et végétales « pour garantir souplesse et douceur » des cuirs, corroyage (séchage et assouplissement des peaux) et finissage (dernières opérations chimiques et mécaniques) sont autant d’étapes propices au développement de ces « recettes maison » qui font toute la différence. Et le tanneur, comme tous les bons magiciens, doit sans doute garder quelques-uns de ses secrets pour lui…
Heureuse de cette distinction, qui devrait donner de nouveaux gages de qualité aux acheteurs de cuirs de France et d’ailleurs, l’entreprise s’en est félicitée sur un ton modeste et rafraîchissant : « Nous sommes honorés d’incarner un nouveau symbole du Pays basque à côté des espadrilles, des chisteras, du piment d’Espelette, du jambon et du fameux gâteau basque », explique-t-elle, alors qu’elle vient de rejoindre certains de ses clients dans ce club des entreprises françaises du patrimoine vivant.
Cette labellisation n’a pas été le seul fait saillant de l’année pour la Tannerie Carriat, aujourd’hui présente sur de nombreux salons à travers le monde, de New York à Hong Kong en passant par Tokyo, Londres et Doha.
En 2019, elle avait d’abord dévoilé son showroom cuir à proximité de ses ateliers d’Espelette, qui ont ensuite fermé pour permettre de nouveaux travaux d’amélioration du processus de production, de plus en plus moderne mais toujours fondé sur les grands principes ancestraux et les petites astuces maison.
Enfin, on aura également noté « l’interview » de Marie Hiriart, « la seule femme à la tête d'une entreprise de transformation du cuir en France » (qui en compterait une vingtaine), dans le dossier de presse du dernier G7. Cliquez ici
Avec le savoir-faire, un peu de faire-savoir ne peut pas faire de mal… Toutes nos félicitations pour ce label EPV !
Pour découvrir l’entreprise, allez sur www.carriat.com
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