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A Morcenx, un fleuron qui renaît de ses cendres

Dans les Landes, Europlasma peut relancer son activité de dépollution, et particulièrement la destruction des déchets amiantés, à partir d’une technologie de pointe unique…
EUROPLASMA 4
Propriétaire d’Inertam, la société, en redressement judiciaire l’an dernier, avait finalement été reprise et sauvée par le fonds d’investissement luxembourgeois Zigi Capital. Celui-ci a investi 5 millions d’euros dans l’usine de Morcenx pour accroître sa capacité de traitement.

Ainsi, le 18 septembre dernier, le site landais de traitement des déchets amiantés, réputé pour sa technologie unique de vitrification au plasma, recevait les élus pour fêter sa renaissance.

Placée en redressement judiciaire en janvier 2019, Europlasma ne sera vraiment pas passé loin de la liquidation. L’entreprise ne doit sa survie qu’à une décision du tribunal de commerce de Mont-de-Marsan, qui a validé quelques mois plus tard le plan de continuité d’activité proposé par le fonds luxembourgeois Zigi Capital, désormais actionnaire de référence de la société.

Ce plan prévoyait un investissement de 5 millions d’euros dans cette usine de Morcenx, qui emploie une bonne moitié des 100 salariés d’Europlasma. L’objectif était de passer de 5.000 à 6.000 tonnes de déchets amiantés traités chaque année.

Après plusieurs mois de travaux, le site a rouvert début juillet. « L'usine reconfigurée donne entière satisfaction. En effet, Inertam a atteint son objectif de cadence de production de 20 tonnes de déchets détruits en moyenne quotidiennement », explique la filiale.

Le GIE Inertam avait été créé en 1992 par EDF pour décliner au traitement des déchets amiantés une technologie développée par l’Aérospatiale et « initialement dédiée à tester la résistance des matériaux des missiles lors de leur entrée dans l’atmosphère » : la torche à plasma. Du processus de vitrification ressort un sous-produit inerte, le « Cofalit », qui peut déjà être « valorisé sous forme de granulats comme sous-couche routière », mais qui pourrait offrir d’autres possibilités, comme dans le stockage d’énergie.

Lors de la cérémonie de redémarrage de l’usine, ce 18 septembre, une demi-douzaine d’élus locaux, accompagnés d’Alain Rousset, président de la Région, de Xavier Fortinon, président du Département, et de la préfète Cécile Bigot-Dekeyzer, ont pu assister à une petite démonstration.

Le nouveau PDG d’Europlasma, Jérôme Garnache, s’est félicité de cette réouverture : « Cette renaissance permet de proposer à nouveau une alternative responsable à la méthode mortifère de l’enfouissement des déchets d’amiante. Nous espérons à l’avenir faire profiter notre savoir-faire à d’autres régions ou pays, qui souhaiteraient s’engager dans une lutte active pour préserver la vie ».

Et bien entendu, c’est aussi une bonne nouvelle pour la cinquantaine de salariés du site. Une dizaine de recrutements seraient même en cours. L’entreprise n’a d’ailleurs pas fini d’investir sur ce site unique en son genre : « L’ajout d’un four supplémentaire fin 2021 devrait venir compléter la structure et permettre d’accroitre la productivité de l’installation ». Et plus loin, l’entreprise méditerait sur la mise en place d’une ferme solaire en 2022, afin d’être autonome en énergie électrique.

On peut se montrer soulagés du maintien d’une activité certes jugée coûteuse par ceux qui lui préfèrent encore l’enfouissement, mais qui, plus propre, va évidemment dans le sens de l’histoire. Une bonne nouvelle n’arrivant jamais seule, l’entreprise a au passage profité de sa petite cérémonie pour révéler la signature de nouveaux contrats avec GRTgaz et avec l’Assemblée Nationale.

Preuve que d’autres pourraient vite se laisser convaincre. Évidemment, on ne pouvait pas passer à côté de toutes ces bonnes nouvelles ! Point de liquidation, donc, sinon celle… de l’amiante.

Plus d’informations sur le site internet, cliquez ici

 

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