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    Feuilleton de l’étéEnfin le Tibet, jour 2

    Laya et PresseLib' vous transportent aujourd'hui à Pékin, au cœur de la Cité Interdite et de l'immense place aux accents révolutionnaires, Tian'anmen…
    Les aventures de Laya au Tibet
    Comment aurait-elle pu oublier la symbolique de cette place immense, connue pour avoir été le théâtre des manifestations étudiantes de 1989 ? S’y retrouver, noyée dans la foule des touristes, lui procura une intense émotion.

    Pourtant aujourd’hui, ployant sous le soleil et la chaleur, malgré l’heure matinale, la place Tian'anmen paraissait presque banale, n’eusse été sa dimension démesurée. Signifiant « Porte de la paix céleste », presque une ironie au regard de son histoire, elle commandait l’entrée sud de la cité impériale

    La cité interdite La cité interdite

    Ici, en plein centre, c’en était fini de la Beijing moderne aux grands immeubles, on replongeait dans l’ambiance des dynasties Ming ou Qing. Elle soupira d’aise cependant, en apprenant qu’on ne ferait pas la queue pour se recueillir au mausolée de Mao Zedong. Pas par manque de respect, ouhlala non (il ne valait mieux pas, vu le nombre de policiers qui la cernaient). C’est juste qu’il fallait espérer deux à trois heures, chaque jour pour pouvoir accéder au monument sépulcral du dirigeant communiste décédé en 1976.

    En outre, il était interdit de s’arrêter devant la dépouille, d’avoir les mains dans les poches, et même de transporter le moindre sac à main… Les mauvaises langues prétendaient que ce n’était même pas la véritable dépouille de Mao qui pouvait « s’admirer » ici. Elle ne vérifierait pas, et c’était tant mieux.

    La cité interdite

    Mais y échapper d’un côté ne signifiait pas y couper totalement, puisqu’à l’entrée de la Cité Interdite de Pékin, trônait un portrait de lui, imposant. Car, en 1949, c’est bien de là que Mao avait proclamé la République Populaire de Chine. La guide leur apprit que chaque trois mois, le portrait était retiré, aussitôt remplacé par un autre flambant neuf. L’image de Mao ne souffrait aucune détérioration, fut-elle celle du temps.

    Elle laissa échapper un ironique : « Normal, il est tellement beau » qui fut immédiatement rabroué par son professeur : « Pas de ça ici, n’importe qui peut t’entendre ». Vrai qu’elle avait oublié qu’ici, les murs même avaient des oreilles. Elle le constaterait de plus près au Tibet, dans quelques jours…

    La cité interdite

    La foule de touristes était dense. Mais dès la première pagode passée, elle oublia Mao Zedong et plongea avec délices dans les beautés de la Cité Interdite, s’attendant à tout instant à voir un personnage du film « Le dernier empereur » (le seul film de l’histoire à avoir eu l’autorisation d’être tourné ici) émerger en costume d’époque.

    La cité interdite

    Le nom de la Cité venait du fait que son accès avait été interdit pendant cinq cents ans. Cernée de remparts et d’un fossé de 52m de large, s’étalant sur 74 hectares, la Cité Interdite était de fait le plus grand palais du monde.

    Fortifiée, village complet, la Cité avait permis aux dynasties Ming et Qing d’y vivre sans jamais en sortir. On sentait la terreur de ses occupants à l’idée d’être assaillis, attaqués, et les fortifications et protections avaient un parfum de douce paranoïa, peut-être pas totalement inutile à l’époque.

    La cité interdite

    Sa construction avait débuté en 1406 et avait exigé les efforts conjugués de plus d’un million d’ouvriers sur quatorze ans. Le résultat était époustouflant. Le reste, c’était l’histoire sans cesse répétée du pouvoir et des hommes, des renversements et des manigances de cour. La couleur jaune y prédominait, symbole de pouvoir et de famille royale.

    On avançait au fil des pavillons, sur neuf ceintures de constructions successives, et chaque nouvelle porte lui arracha un cri de stupéfaction et d’émerveillement. Pavillon de l’Harmonie parfaite, de la Gloire littéraire ou des Prouesses militaires, ou dans la Cour intérieure, celui de la Pureté céleste, de l’Union ou de la Tranquillité terrestre. Après le jardin impérial, on sortait par la Porte de la Puissance Divine, ce qui vous obligeait à un peu de tenue, que diable !

    La cité interdite

    La sensation de plonger dans un autre monde ne la lâchait plus. Elle se passionna pour l’histoire de l’impératrice Cixi (prononcer Seu-chi), et son décès suspect en 1908, dont les rituels funéraires et l’éloge funèbre avaient été conduits par le 13ème Dalaï-Lama, Thubten Gyatso.

    Visiter la Cité Interdite dans un pèlerinage bouddhiste était parfaitement censé. On y apprenait des détails que l’histoire a tendance à vouloir gommer. Surtout, elle comprit qu’elle était bien dans un pèlerinage vrai de vrai quand, à la fin de la journée, le compteur afficha 12 kms parcourus et l’équivalent de 31 étages d’immeubles grimpés.

    Les mollets et les pieds en capilotade, elle s’effondra sur le lit de sa chambre d’hôtel. Elle n’avait même plus la force d’écrire dans son journal intime… Et dire que tout cela n’était que le doux préambule, la petite « mise en jambes » préalable à la suite, mieux valait ne pas y penser…

    Anecdotes et petits plus :

    La Cité Interdite est le nom du palais des empereurs chinois des dynasties Ming et Qing qui régnèrent sur la Chine depuis le XVè siècle jusqu’au début du XXè siècle. Elle a été classée par l’UNESCO patrimoine mondial culturel en 1987. La légende prétend qu’elle compte 9.999 pièces (et pas 10.000 qui est le nombre des Dieux, correspondant à l’infini, et qui ne peut donc être atteint ou dépassé). Mais en fait, il n’y en aurait en réalité que 8.700, broutille !

    L’impératrice Cixi ou Tseu-Hi ou Ts’eu-hi : Elle est née le 29 novembre 1835 et décédée le 15 novembre 1908 dans la Cité Interdite. Elle appartenait à la dynastie Qing. Son véritable nom était Yehenala. Choisie adolescente pour devenir concubine impériale, elle donna naissance à un fils, Tongzhi qui devint empereur, et choisit le nom de Cixi à ce moment-là. Soit « mère vénérable ». Par un jeu de manigances, et le soutien d’un eunuque, elle accède au pouvoir. Au vu de l’histoire, elle fut souvent considérée comme un despote et la responsable de la chute de la dynastie Qing, mais certains ne la jugèrent que victime d’un système, et pas plus despotique que ses équivalents masculins. Cixi était de religion à la fois bouddhiste et taoïste. Elle vénérait notamment la bodhisattva Guanyin, déesse de la miséricorde. Sa mort laisse des doutes, survenant juste le lendemain du décès de l’empereur Guangzu (par un yaourt… à l’arsenic). D’aucuns pensent qu’elle l’aurait assassiné, sentant sa propre mort proche. Mais d’autres sources prétendent qu’elle fut également empoisonnée. Alors, mystère chinois et boule de gomme pékinoise…

    Netflix : Vous avez envie d’en savoir plus sur la vie à la Cité Interdite, sur les impératrices, leurs petits pieds, les eunuques et les mœurs de cette Chine d’avant ? Alors ne loupez pas la série « Empresses in Palace » sur Netflix. Même que ça fait trembler d’effroi…

     

     

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