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    Commandement militaire de l’espace à Toulouse

    Les futurs contours de ce centre opérationnel sont en train de se préciser. Il viendra renforcer les savoir-faire dans le domaine spatial. Bonne nouvelle pour toute la région…
    TOULOUSE ESPACE 0
    Ce 1er septembre est officiellement né le « commandement militaire de l’espace » dont la création avait été annoncée en juillet. Toulouse logera comme prévu la structure qui sera édifiée à proximité du Cnes.

    Ce centre opérationnel de contrôle des capacités et plateformes spatiales militaires intègrera à terme les équipes du Cmos de Creil et du Cosmos de Lyon.

    C’est à la veille du défilé du 14 juillet qu’Emmanuel Macron avait annoncé la création d’un « grand commandement de l’espace » au sein de l’armée de l’air, appelée à devenir « armée de l’air et de l’espace ». Ce commandement, qui vient officiellement de voir le jour, succède au « commandement interarmées de l'espace » qui existait depuis 2010 et que dirige Michel Friedling, lequel s’est récemment exprimé sur « l’immense chantier » à venir dans les colonnes d’Air actualités, le magazine de l’armée de l’air.

    Comme indiqué en juillet, le nouveau commandement prendra place à Toulouse, où 220 militaires devraient être mobilisés dès à présent, en attendant la construction d’un futur centre opérationnel qui centralisera sûrement d’autres compétences et personnels. Celui-ci regroupera les structures existantes que sont le centre militaire d'observation par satellites (Cmos) de Creil et le centre opérationnel de surveillance militaire des objets spatiaux (Cosmos) de Lyon-Mont Verdun.

    Il emploiera des « moyens techniques modernes tels que le traitement massif de données, l’aide à la décision par l’intelligence artificielle, la réalité augmentée, la connectivité, etc. » et sera en mesure d’« accueillir le personnel du Cnes mais également des partenaires industriels et commerciaux », a indiqué le commandant.

    Ce centre opérationnel sera placé au cœur d’un « véritable écosystème spatial militaire » qu’on aurait difficilement imaginé ailleurs qu’à Toulouse.

    Un nouveau programme d’armement…

    On rappelle que dans le cadre de la loi de programmation militaire française 2019-2025, 3,6 milliards d’euros seront consacrés à la défense spatiale, avec des investissements qui toucheront d’une part au renouvellement des satellites actuels d’observation et de communication (Syracuse), et d’autre part au lancement de 3 nouveaux satellites d’écoute électromagnétique. Sans oublier la modernisation du radar de surveillance spatiale « Graves » (Grand Réseau Adapté à la Veille Spatiale). Ces nouveaux investissements bénéficieront bien sûr dans une large mesure au bassin d’activité toulousain.

    Le 25 juillet dernier, Florence Parly a par ailleurs annoncé le lancement du programme d'armement « Maîtrise de l'Espace », assorti d’un « effort budgétaire » additionnel de 700 millions d'euros. « Sur trois lois de programmation militaire, cela représentera 2,2 milliards d'euros supplémentaires », a précisé la ministre.

    Ce programme concernera le déploiement de nouveaux équipements spatiaux comme les « nano-satellites patrouilleurs » (qui seront disposés dès 2023 autour de nos gros satellites militaires) ou les « lasers de puissance » destinés à l’aveuglement de potentiels satellites-espions. Il serait également question de mettre en place de petits lanceurs de satellites pour gagner en souplesse dans le remplacement des appareils en orbite.

    Il y aura donc du pain sur la planche pour toutes parties prenantes, de ce nouveau commandement de l’espace aux organismes comme le Cnes ou l’Onera, en passant par nos petits et grands industriels, en tête desquels Airbus, Thales et Safran.

    Certes, les chiffres annoncés sont fort éloignés des 50 milliards de dollars formant le « budget espace » américain. Mais, les compétences et le savoir-faire sont là. Et si des partenaires européens comme l’Allemagne ou l’Italie pouvaient se joindre à nous « pour bâtir une structure commune de surveillance spatiale », comme l’espère Florence Parly, cela pourrait peut-être nous faciliter la tâche, alors que le nombre de satellites « en circulation » autour de la Terre devrait être multiplié par 5 dans les 10 prochaines années, posant de plus en plus fermement le problème de leur sécurisation.

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