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Publié le Mis à jour le

CREATEURS ET PASSIONNESLa pépite Protifly franchit un nouveau cap

La jeune pousse montoise, créée en 2016, valorise les déchets organiques et coproduits alimentaires pour nourrir des larves de mouches destinées à l’alimentation animale…
PROTIFLY 3
On vous a déjà parlé plusieurs fois de Protifly, lancée par Maxime Baptistan, Bastien Quinnez et Christiane Azagoh. Ils espèrent lever 15 millions d’euros d’ici la fin de l’année pour produire 5.000 tonnes par an via la valorisation de 20.000 tonnes de bio-déchets.

L’idée des 3 associés-fondateurs était d’élever des larves de mouches en les nourrissant avec des coproduits collectés et broyés (des déchets organiques type épluchures, résidus d’orge utilisée en brasserie, restes de divers légumes, etc.), puis de bioconvertir ces larves en alimentation hautement protéinée (de 60 à 70%).

Alors que la crise du coronavirus est venue surprendre tout le monde, Protifly est en train de franchir une étape-clé de son développement. L’entreprise vient d’achever un démonstrateur industriel du côté de Saint-Maurice-sur-Adour, avec deux bâtiments de 800 m2 chacun, respectivement dédiés à l’élevage de larves et aux opérations de transformation.

Protifly est d’ores et déjà en mesure de produire une tonne et demie de larves chaque jour via son processus breveté.

D’ici deux mois, elle espère avoir le droit de commencer à écouler sa production, pour l’instant stockée. Elle pourrait notamment travailler avec l’usine landaise Aqualia d’Arue, qui produit des granulés pour l’alimentation d’élevages aquacoles. Cette usine moderne avait été lancée (aussi en 2016) conjointement par Sud-Ouest Aliment (filiale de Maïsadour) et par le groupe Aqualande.

15 millions pour grandir…

Protifly participe également de manière active au projet de l’association girondine Nouvel’R, qui cherche à « proposer des alternatives de production face au gaspillage et à la raréfaction des ressources ». Cette association a été créée l’an dernier par 9 acteurs du Libournais et de Gironde, parmi lesquels plusieurs intercommunalités, EDF et le SMICVAL (Syndicat Intercommunal de Collecte et de Valorisation des déchets du Libournais Haute-Gironde). Sur le pôle environnement de ce dernier, à Saint-Denis-de-Pile, Protifly a initié début mars une période de 6 mois de tests d’élevage de larves de mouches.

Pour poursuivre son plan de marche, l’entreprise espère lever 15 millions d’euros d’ici la fin de l’année. Elle vise une production de 5.000 tonnes par an via la valorisation de 20.000 tonnes de bio-déchets. C’est 10 fois plus qu’actuellement, et cela va passer par un nouveau site de production dans les Landes, qui sera dans l’idéal bâti dès 2021. Car il s’agit désormais d’accélérer pour garder une longueur d’avance sur un nouveau marché particulièrement prometteur (en témoignent les nombreuses entreprises et partenaires ayant déjà manifesté leur intérêt pour Protifly). La jeune entreprise de 5 salariés espère se déployer à l’international d’ici 5 ans. En attendant, de nouveaux recrutements sont prévus dès 2021.

Outre Nouvel’R, l’idée a séduit la fondation familiale Famae, dont Protifly avait remporté un grand prix en 2018, et a déjà été bien aidée par la Région Nouvelle-Aquitaine. Protifly est également soutenue par la fondation Solar Impulse, qui l’a répertoriée dans ses mille solutions pour une croissance verte. Avant cela, plusieurs partenaires techniques avaient aussi assisté la jeune entreprise dans l’élaboration de son processus de production.

Bref, covid ou pas covid, l’année sera décisive pour Protifly, et l’on espère que les investisseurs suivront pour l’accompagner. C’est qu’on n’attrape pas de mouches avec du vinaigre…

Plus d’informations sur le site protifly.com

Pour lire notre précédent article sur Protifly, cliquez ici

 

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