Photo : Cloé Harent.« J'ai toujours eu une passion pour le design d'intérieur », commence Marion Alexandre qui, petite, jouait beaucoup aux Playmobil. « Ce qui me plaisait, c'était de construire les maisons, et surtout, de les aménager ! Je ne faisais que ça ! ». En grandissant, elle laisse de côté les petites figurines, mais continue d'alimenter sa passion pour l'architecture d'intérieur en dessinant des plans. « Je faisais aussi beaucoup de dessins, de peintures ». Les briques commencent à s'assembler, et la création de Paulette n'était qu'une question de temps...
« J'ai été esthéticienne, puis j'ai travaillé chez Guérard, puis je suis revenu à mon premier métier avant de partir en formation pour le design d'intérieur. J'avais envie de monter ma propre entreprise ». C'est chose faite en 2020, jusqu'à un chantier très précis qui a été un déclic. « C'était un restaurant. J'ai eu l'idée de créer un motif sur un mur, mais je n'en avais pas les compétences. L'idée de faire du papier peint est venue de là ». La dernière pièce du puzzle venait donc d'être assemblée, et en 2022, Paulette, du nom de la grand-mère de Marion Alexandre, voyait le jour.
L'univers de Paulette, c'est celui de Marion Alexandre : les Landes, le Pays basque, le Sud-Ouest. « J'y puise beaucoup d'inspiration. J'aime dessiner le folklore, les maisons landaises, basques, la faune, la flore, etc. C'est important que ça parle aux gens, qu'ils puissent se retrouver dans mes dessins, mais c'est aussi important que ça puisse toucher un public hors du territoire ! ».
Elle fonctionne sur un principe de collections, à raison de 3 ou 4 dans l'année. « Cela peut être en fonction des saisons, mais c'est surtout en fonction des projets que j'ai. Et ce ne sont pas de grandes nouveautés, il y a souvent 2 ou 3 modèles de nouveaux ». Car l'idée derrière ça n'est pas de tomber dans une surproduction qui serait contraire à la philosophie de la créatrice. « Une nouvelle collection ne supprime pas les autres, au contraire ! ».
Le 100% recyclable, c'était presque une obligation que je me suis imposée
Il y a donc une dimension responsable importante dans le projet de Marion Alexandre. Le papier peint Paulette est donc fabriqué en France, en Savoir pour être plus précis, et est entièrement recyclable. De son papier, jusqu'à ses encres, sans solvants chimiques et à base d'eau. « Le 100% recyclable, c'était presque une obligation que je me suis imposée ». Bien que ce ne soit pas encore le cas aujourd’hui, Marion Alexandre s'en approche puisqu'elle travaille sur l'élaboration d'une colle écoresponsable à base d'amidon de maïs, « pour aller au bout du cycle de vie du produit ».
Une dimension écologique à laquelle elle ajoute une dimension pratique, puisque son papier peint est imaginé pour être appliqué par le plus grand nombre. « En magasin, le papier peint classique ce sont des rouleaux universel. Il y a beaucoup de gaspillage, donc j'ai préféré opter pour du sur-mesure. L'avantage, c'est aussi que c'est plus simple et que ça peut être posé par tout le monde. On tapisse le mur de colle, et on y applique les bandes pour éviter un surplus de colle. Les bandes sont d'ailleurs numérotées pour faciliter l'application, et pour permettre de bien avoir le motif que l'on souhaite ».
Quelque peu délaissé ces dernières années, le papier peint revient à la mode dans les foyers. « À une époque les gens en ont eu assez, ils ont tout arraché, et maintenant, ils ont de nouveau envie d'avoir un mur de décoré. Mais c'est cyclique, je pense que ce n'est qu'une première étape et que bientôt le papier peint reviendra dans toute la maison ! ». C'est en tout cas ce que souhaite Marion Alexandre pour pouvoir développer son activité, aussi bien auprès de particuliers que de professionnels. « J'aimerais me rapprocher des hôtels, des restaurants, etc. ». Le tout pourrait ainsi lui permettre de grandir, développer des collections, et surtout pouvoir accomplir un autre de ses rêves : créer des emplois sur son territoire.
Timothé Linard
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