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Coronavirus : coup de frein dans l’aéronautique

Airbus a annoncé la suspension pour 4 jours des activités de ses sites d’assemblage français et espagnols, afin d’y mettre en place des conditions d’hygiène et de sécurité optimales…
airbus
Même si l’avionneur n’envisage pas de prolonger cet arrêt de la production pour le moment, la décision vient se greffer à une situation déjà délicate. Quoiqu’il advienne, la crise en cours ne sera pas sans conséquences pour la filière aéronautique du bassin de l’Adour.

Dans un contexte de ralentissement du trafic aérien qui pèse déjà sur son activité commerciale et occasionnera probablement encore bon nombre de reports de commandes et de livraisons, Airbus vient de décider un arrêt temporaire de la production sur ses sites d’assemblage de France et d’Espagne.

Pour le moment, il ne s’agit que d’une suspension de 4 jours, le temps de « mettre en place des conditions de santé et de sécurité strictes en termes d'hygiène, de nettoyage et d'auto-éloignement, tout en améliorant l'efficacité des opérations dans les nouvelles conditions de travail », explique le groupe. Mais naturellement, l’entreprise déclare suivre les directives de l’OMS et des autorités sanitaires nationales, et la situation pourrait donc encore évoluer en cas de nouvelles décisions gouvernementales.

« Ces mesures seront mises en œuvre localement en coordination avec les partenaires sociaux. Airbus collabore également avec ses clients et fournisseurs pour minimiser l'impact de cette décision sur leurs opérations », précise l’avionneur. La semaine dernière, un premier salarié espagnol d’Airbus avait été déclaré positif au covid-19 sur le site de Getafe. Avant cela, Airbus s’était conformé aux exigences du gouvernement chinois, qui a autorisé le groupe à redémarrer progressivement les opérations de sa chaîne d’assemblage de Tianjin courant février.

Un choc à absorber pour les sous-traitants d’ici…

 

Alors que de nombreux spécialistes de l’aéronautique et du spatial nous prédisent une crise aux effets encore plus importants que celle de 2008, et en dépit de ce souci des donneurs d’ordres de préserver un tissu de fournisseurs largement restructuré ces dernières années, les sous-traitants du secteur devront probablement absorber eux-mêmes une partie du choc économique créé par l’épidémie. On rappelle que plus de 1.200 entreprises et 160.000 salariés œuvrent dans la filière aérospatiale sur tout le grand Sud-Ouest, c’est-à-dire dans les deux régions de Nouvelle-Aquitaine et d’Occitanie.

Pour le moment, les donneurs d’ordres du bassin de l’Adour n’ont pas encore fait d’annonces allant dans le même sens que celle d’Airbus. Fin février, une dizaine de salariés de Safran Helicopter Engines avaient préventivement été mis en quarantaine après avoir séjourné dans des pays affectés par le virus. Comme plusieurs de ses consœurs, l’entreprise a par ailleurs suspendu les déplacements professionnels risqués.

Chez Dassault Aviation, n’ont pour l’heure été annoncés que des reports d’événements, à commencer par celui d’une conférence sur les systèmes aéronautiques cognitifs qui devait se tenir ces 18 et 19 mars sur le campus toulousain de l’ISAE-Supaero. La plupart des donneurs d’ordres encouragent en outre le télétravail lorsque c’est possible.

Du côté des sous-traitants, un certain nombre de dispositifs seront probablement activés dans les jours qui viennent. Certains acteurs locaux pourraient très vite suivre le même chemin que Lisi Aerospace à Marmande, où a été décidé ce mardi un recours au chômage partiel.

De son côté, Potez a annoncé que l'entreprise stoppait ses activités à Aire-sur-l'Adour et se conformerait aux recommandations nationales de confinement.

Nous scruterons évidemment de près l’évolution de la situation sur le bassin de l’Adour, où l’on espère bien que les acteurs de la filière resteront soudés.

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