Depuis 15 ans, le Centre Accueil jour de Zuekin, comme son nom l'indique, permet aux Sans Domicile Fixes (SDF) et grands précaires d'avoir un point d'ancrage, de lien social, et de confort. « C'est une co-gestion entre l'association Atherbea qui regroupe près de 150 salariés, et notre association, Zuekin, qui compte 40 bénévoles dont 4 qui sont sur site en permanence », commence Paul Chevalier, l'un des deux travailleurs sociaux à plein temps au centre. « Ensemble, on s'occupe de leur rendre accessibles des besoins primaires comme manger, se laver, laver leurs vêtements, et de créer des activités, de les accompagner dans leurs démarches administratives et de logements, etc. »
Une mission solidaire, altruiste, qui a pris une nouvelle dimension depuis le mois d'octobre quand des casiers solidaires ont été installés et mis à la disposition du public qui fréquente le site. C'est un groupe d'étudiants de l'école d'éducateurs d'Etcharry qui a eu l'idée. Ils se sont occupés de beaucoup de choses, dont la recherche de fonds. Près de 4 000 euros ont ainsi été récoltés et pour créer et installer les casiers d'une part, avec la participation de Cocoreco (principal financeur) et de l'Atherbea (constructeur des casiers), puis pour aider La Table du soir, la Croix-Rouge, et Zuekin dans leurs actions solidaires d'autre part.
Ça a été un carton !
« Ça a été un carton ! », se réjouit Paul Chevalier. « L'utilisation est super simple et les casiers sont sécurisés. Il y en a 12, qui sont disponibles pour une durée d'un mois chacun. Avant chaque attribution, le bénéficiaire signe un contrat ce qui l'engage à ne pas y ranger d'objets illicites, d'armes, ni de nourriture. Ils peuvent ensuite y avoir accès pendant nos horaires d'ouverture puisque c'est nous qui avons les clés dans notre bureau. Et à la fin du mois, nous discutons avec eux pour faire un point sur leur situation, leur parcours ».
Pour les personnes qui fréquentent le site, c'est un vrai soulagement, et une grande aide dans leur quotidien. En effet, au-delà du simple rangement, cela permet de renforcer le point d'ancrage qu'est Zuekin. « Ça les soulage vraiment. Ils n'ont pas à trimballer leurs affaires, ce qui est plus agréable, et plus intéressant également en cas d'entretien par exemple. Cela casse ce stéréotype du sans domicile qui a ses affaires avec lui, c'est aussi une bonne chose pour leur estime de soi ».
C'est le premier dispositif de la sorte mis en place au BAB. Pourtant, cette démarche existe déjà ailleurs depuis plusieurs années, notamment à Saint-Jean-de-Luz. « Moi j'ai connu ça à Paris. Le fonctionnement était différent, c'était une plus grosse structure, ils demandaient une caution aux bénéficiaires par exemple. Ici, c'est totalement gratuit. Nous sommes une petite structure, chaleureuse, proche des gens, donc ça s'y prête très bien. Notre centre d'accueil est dans une maison, je trouve la symbolique assez forte », conclut Paul Chevalier. Une démarche qui pourrait bien se multiplier, sur le BAB, le Pays basque, ou de manière générale, les Pyrénées-Atlantiques...
Timothé Linard
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