L’Experimental Group a été fondé en 2007 par trois amis d’enfance, Olivier Bon, Pierre-Charles Cros et Romée de Goriainoff. Puis, rejoins par Xavier Padovani. Passionnés par la culture des cocktails qui se développait alors à New-York et à Londres, ils l’ont déclinée à leur manière d’abord à Paris avant de lancer une bonne vingtaine d’établissements (bars à cocktails, bars à vin, restaurants et hôtels) à Paris, New-York, Londres, Ibiza, Minorque, Venise, Verbier, etc.
Pourquoi Biarritz ?
Olivier Bon - Nous n’avons pas réalisé d’étude de marché, cela s’est fait au feeling. Nous avons constaté que Biarritz était une destination en plein changement, avec un véritable potentiel par rapport à notre positionnement. Jusqu’à présent, en France, nous étions restés sur Paris parce qu’on considérait que les villes en province n’étaient pas assez dynamiques, comparées aux grandes capitales européennes où l’Experimental était déjà installé. On s’est rendu compte que Biarritz suscitait un engouement, et on a mesuré très vite que tout le monde voulait y aller, y compris au niveau du staff. Le cadre, le bon vivre, la gastronomie… c’est magique !
Comment s’est passée la reprise du Regina ?
O. B. - On a saisi une opportunité unique, en rencontrant le propriétaire, Thierry Minsé. Le courant est vite passé avec cet homme d’affaires indépendant qui voulait vendre ces deux établissements très complémentaires, le Regina et le Garage. On a foncé tête baissée. L’ambiance de Biarritz est géniale, le bâtiment est magnifique. La transaction s’est faite en un temps record. Il cherchait des hôteliers passionnés, authentiques, pas un grand groupe. Nous avons eu, ensemble, un énorme feeling.
Quelles évolutions ?
O. B. – Le Regina avait été placé sous l’emblème MGallery du groupe Accor, qui rassemble des établissements avec des designs très marqués. Nous avons donc entrepris des changements majeurs pour donner un coup de neuf à cet édifice Belle Époque légendaire qui a ouvert ses portes en 1907. Par contre, nous n’avons quasiment pas touché au Garage, qui avait été refait par sa fille, dans une proximité avec l’inspiration de notre propre designer. Nous nous y sentions d’entrée comme chez nous. Il marche bien, il est tout neuf. Et il offre une ambiance plus cool, à deux pas du Regina.
Les options choisies pour le Regina ?
O. B. - Au début, nous étions partis sur le style surf luxe, surf lodge. Puis, nous avons choisi de ne pas reprendre ces codes pour tenir compte de la clientèle traditionnelle de l’établissement. Nous sommes donc restés sur le 5 étoiles : du luxe mais pas ostentatoire, très confortable avec une haute qualité. Nous avons conservé la touche Art déco, mais sans en rajouter. Le Regina Experimental offrira beaucoup de chaleur et d’authenticité.
Qu’est devenu le célèbre atrium avec ses 15 mètres de haut ?
O. B. – Bien entendu, ses grands volumes ont été préservés, mais ont été mêlés à des inspirations locales par l’architecte d’intérieur Dorothée Meilichzon : l'architecture néo basque, l’Art déco, les liens étroits de ce territoire avec le Japon, ou encore l’art de vivre en bord de mer. Nous avons retravaillé ce qui représente la plus grande surface de nos différents hôtels, pour la rendre plus vivante. Au milieu, un grand bar en pierre, assez monumental, apporte un effet wahouh, avec une multitude de bouteilles et de cocktails. Plusieurs petits salons ont été aménagés sous la grande verrière dans un espace très lumineux ponctué de vert et de rouge foncé, de bleus et de grès, de céramique et de fibres naturelles. Des canapés jouent les formes de la passerelle Itsasoan à Guétary, créant de nombreux espaces intimes avec des lampes en papier suspendues d'Ingo Maurer ou d’Anthony Dickens. On proposera ainsi des salons plus tranquilles, mais aussi des espaces pour des groupes qui pourront se retrouver autour de tapas et d’assiettes avec de bonnes bouteilles. Le tout devant favoriser la convivialité, le partage et le plaisir d’un bon moment dans un cadre exceptionnel. Vous pourrez aussi découvrir à l’entrée trois grandes colonnes en paille, de 3 mètres de haut, réalisée par des artisans locaux.
Le style des chambres ?
O. B. - Accessibles depuis des couloirs ouverts sur l’atrium, les 72 chambres blanches, bleues, vertes foncées et rouge basque sont tournées vers l’océan ou le golf de Biarritz. Des matériaux bruts comme la paille japonaise et la corde s’accordent aux rayures marines, aux fresques aux motifs aquatiques et au style paquebot : formes courbes et incurvées, longues lignes horizontales.
Le restaurant a été baptisé Frenchie Biarritz. Quel positionnement ?
O. B. – Nous l’avons repensé ainsi que sa grande terrasse face à l’océan, avec des couleurs de mer. Nous proposerons une brasserie à la fois sophistiquée et créative, parfaitement ancrée dans la culture culinaire basque, avec à la baguette le chef Gregory Marchand qui a déjà décroché une étoile à Paris. Il y travaillera des produits locaux phares en apportant le twist qu’on lui connaît. Truite de Banka, porc noir gascon, merlu de ligne de Saint-Jean de Luz, agneau de lait, veau rosé d’Axuria, tomme de brebis basque de la ferme des Aldudes, Ossau-Iraty, piment d’Espelette... Il s’appliquera à sublimer ces pépites locales à travers sa cuisine généreuse, inventive et métissée. Quant à la carte des vins, elle offrira pas moins de 500 références.
Des offres complémentaires autour du restaurant ?
O. B. – La très belle terrasse a été aménagée en tenant compte de son exposition au vent, pour profiter au maximum par exemple du coucher de soleil en mode apéritif, très cool. Des tables sympas, du bois laqué, un espace très végétalisé pour des moments inoubliables. Il est aussi prévu une carte pour l’Atrium, rebaptisé Le Bar, avec des petits plats, très travaillés, pour un format bar à vin.
Côté spa, piscine… quoi de neuf ?
O. B. – Pour la grande piscine extérieure, nous avons fait appel à un paysagiste pour la rendre encore plus agréable. Le spa Susanne Kaufmann & Alaena propose trois cabines spacieuses, dont deux en duo, ainsi qu’un hammam. Élaborés au cœur des Alpes autrichiennes, à Bezau, et à Biarritz pour Alaena, les protocoles de soin du Spa associent des essences naturelles précieuses pures et des actifs de pointe à des techniques de massage traditionnelles : mouvements ciblés et soins antioxydants pour le visage, exfoliation et enveloppement corporel pour le Rituel Atlantique, drainage lymphatique inspiré du massage Kobido japonais…
D’autres surprises ?
O. B. – La boutique de l’hôtel va proposer une belle sélection d’accessoires et de vêtements : des maillots Paramidonna, la collection de sacs Milaner, les fameux produits cosmétiques solaires espagnols Kream… Nous avons aussi refait la réception et la conciergerie, avec des grandes clés, un gros comptoir en bois, des casiers pour les messages : un petit côté désuet dans un ensemble qui veut surtout favoriser le rapport humain.
Le jour J approche…
O. B. – Oui et c’est un exploit d’avoir réalisé tout cela en moins d’un an. Nous ouvrons début juillet, mais dès ce mois de juin nous avons prévu des tests, par exemple au niveau du restaurant, avec des invités pour dîner qui paieront seulement le vin. L’ouverture sera progressive pour que tout soit parfait. Au total, 150 personnes sont mobilisées pour lancer cette nouvelle vie du Regina Experimental.
Informations sur le Regina Experimental, cliquez ici
Informations sur le Garage, cliquez ici
Informations sur L’Experimental Group
Photos : mr. tripper
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