« Je suis venue à Pau, car mon futur mari avait trouvé du travail au groupement de recherche de Lacq. A cette époque, je ne connaissais pas beaucoup les vins du Béarn. J’ai été embauchée par l’association des Vignerons du Jurançon, composée de viticulteurs indépendants qui se sont regroupés pour développer un laboratoire commun et promouvoir leurs produits », explique Bénédicte Le Bec.
En 2015, Bénédicte Le Bec quitte son travail « en accord avec les vignerons. Je voulais évoluer, ne plus faire seulement de l’analyse, mais des dégustations et aller plus loin que les chiffres ».
L’année suivante, Bénédicte Le Bec mijote un nouveau défi : créer sa propre bière. « Faire de la bière demande plus de rigueur que la production de vin. Le matériel, l’hygiène, tout doit être irréprochable, car la bière a un PH élevé, elle est donc sujette à davantage de contamination microbienne que le vin ».
Le temps des Bénés…
Si Bénédicte Le Bec s’est d’abord lancée avec la brasserie Cath’, à Capbreton, elle travaille désormais avec la Brasserie du Pépère, à Séméac (Hautes-Pyrénées). « Je ne voulais pas investir dans l’achat d’une brasserie, car je trouvais ça trop complexe. Mais je confectionne mes propres recettes de bières », indique la néo-Bigourdane. L’orge utilisée dans ces trois produits est d’origine française, puis transférée dans une malterie située en Belgique. Environ 35.000 bouteilles de bière (33 cl) sont vendues par an : un beau score pour cette œnologue.
Bénédicte Le Bec est comme ses bières, douce et pétillante. En 2017, elle créée La Béné, une marque qui compte pour le moment : une bière blonde, à 5,5% d’alcool, conventionnelle, avec de la texture et des notes florales ; une brune, à 6,4% d’alcool (en hommage au département 64) ; et une bière bio, à 5,2% d’alcool, blonde également, mais plus fluide, plus légère en bouche avec des arômes épicés. Ces trois bières sont commercialisées en 33 cl et 75 cl.
Sortie en août 2019, la Béné Blanche est plus légère (4,0 % vol.) que les trois autres. « C'est un petit clin d’œil au département des Landes », s'amuse t-elle.
Dès le mois prochain, l’œnologue souhaite sortir une cinquième bière : la Béné Ambrée, qui sera comme une bière de Noël, avec des notes de pain d'épices.
Les Bénés sont toutes proposées par près de 70 professionnels dans les restaurants, chez les cavistes et les épiceries fines ainsi que dans les bars à vin au Pays basque, dans les Landes et en Béarn, mais également à Rennes, Montpellier et même Paris.
Un service de livraison à domicile…
En parallèle du brassage de ses bières, Bénédicte Le Bec propose des ateliers dégustation pour les particuliers et les entreprises. Fondé en 2012, la Cave à Béné propose une belle sélection de vins, grâce à son expérience de 25 ans dans le monde de l’œnologie, couronnée par l’obtention du grade de Chevalier de l'Ordre National du Mérite.
« Pour le premier confinement, je suis restée enfermée trois semaines avant de proposer un service de livraison à domicile de vins et bières. Avec ce dispositif, les clients peuvent bénéficier de conseils d'une professionnelle », raconte-t-elle.
Ce service lui permet également de créer et maintenir un lien social, « surtout quand on est confinés à la maison et qu'on ne bouge pas ». « Au premier confinement, il faisait beau, les clients ont aussi apprécié pouvoir boire des bières artisanales. Cela a très bien marché et m'a permis de faire découvrir différents vins à mes clients et de leur proposer aussi des nouveautés », note Bénédicte Le Bec.
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