Abonnez-vous
Publié le

Bromalgae teste son arbre à carbone à Bayonne

L'entreprise basque de biotechnologie, dont la mission est de réduire les émissions industrielles et urbaines de CO2 et d'oxyde d'azote grâce à des filtres et systèmes biologiques, vient de planter un arbre à Bayonne.
Inauguration d'un arbre à carbone GarbiAir à Barakaldo, siège de Bromalgae
Bromalgae DR
Le projet transfrontalier Pilotu œuvrera à la réduction des émissions de gaz à effet de serre en France.
Le coeur du système d'absorption du Co²
Bromalgae DR

Nul ne peut ignorer de nos jours le problème du réchauffement climatique ainsi que des émissions de gaz à effet de serre (GES). Pour vous donner un ordre d'idée, pas moins de 37 milliards de tonnes de Co² sont répandus dans notre atmosphère, provenant en majorité des énergies fossiles que sont le pétrole, le gaz ou encore le charbon.

La concentration de ces émissions est généralement située dans les grandes agglomérations, ce qui amène parfois à des pics de pollution et donc à des mesures de réduction de vitesse des transports terrestres, voire même l'interdiction pour certains véhicules de circuler, le temps que la pollution de l'air revienne dans la norme. Cependant, il existe aujourd'hui une alternative pour éviter ces pics en installant des arbres à carbone.

Des micro algues à la rescousse

Beaucoup d'entreprises travaillent aujourd'hui à réduire leur impact sur l'environnement au travers de différents processus. L'entreprise de biotechnologie Bromalgae, fondée par Guillermo Barredo, dans la ville de Barakaldo au Pays basque sud, se penche depuis avril 2018 à développer des solutions chimiques et biologiques de haute précision pour réduire les gaz à effet de serre.

Pour ce faire, l'entreprise Bromalgae s’attelle à produire des solutions biotechnologiques pour faire face aux grands défis environnementaux de notre époque. Et cette alternative passe par l'utilisation d'une micro algue dont le rôle est d'absorber activement le Co² tout en libérant de l'oxygène. La société de Biscaye propose ainsi deux produits GarbiNox (en basque nettoyer l'Oxyde d'azote) qui vise à réduire les GES en milieu industriel et GarbiAir (nettoyer l'air) qui dépollue l'air urbain.

Ainsi, cette micro algue agit comme un outil de décarbonation, en absorbant les émissions de Co², pour finalement rejeter de l’oxygène, grâce à des filtres et systèmes biologiques. Le résultat donne une sorte de purificateur de l'air ambiant qui vient prêter main forte aux puits à carbone terrestres et océaniques qui ne suffisent plus à absorber nos émissions de Co² beaucoup trop importantes de nos jours.

GarbiAir, l'arbre à carbone créé par Bromalgae
Bromalgae DR

Le projet Pilotu

Parmi les produits proposés par Bromalgae, GarbiAir se présente comme un arbre que l'on peut disposer n'importe où dans une ville. Cette technologie « verte » ressemble à un arbre avec l'avantage de jouer le rôle d'un petit bois. En effet, là où un arbre naturel absorbe de 10 à 40 kg de Co² par an, GarbiAir peut en capter 1 tonne. Ainsi, ce bijou de technologie peut faire le travail d'une centaine d'arbres qui peuplent nos espaces verts.

Le 3 janvier dernier, le projet Pilotu initié par Bromalgae, a été lancé au pied du pont Henri Grenet à Bayonne. Financé par le SPRI (Agence de Développement Économique du Pays Basque afin de soutenir les entreprises du Pays Basque axées vers des projets pilotes pour des investissements publics internationaux), un arbre à carbone « GarbiAir » a été planté afin de décarboner l'air. Cette expérimentation va durer jusqu'en juin prochain et permettra l'analyse des données récoltées.

Ce projet transfrontalier qui voit Bayonne mais aussi Toulouse comme ville « pilote » permet d'évaluer ce prototype d'arbre à carbone. En effet, les grandes agglomérations sont la cible de ce type de technologie aujourd'hui onéreuse et l'intérêt d'acquérir cet arbre est de le placer dans des zones urbaines à forte circulation pour « nettoyer » l'air vicié par la forte concentration de véhicules.

Au final, l'objectif n'est bien entendu pas de remplacer nos arbres naturels de nos contrées, mais de lutter contre la pollution et le réchauffement climatique dans des zones urbaines où des dizaines d'arbres naturels ne peuvent être plantés. En effet, les arbres végétaux ont d'autres rôles à jouer, à savoir contribuer à la biodiversité et préserver l'équilibre écologique.

Sébastien Soumagnas

Commentaires


Réagissez à cet article

Vous devez être connecté(e) pour poster un commentaire