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Les Landes s’attaquent à la crise des blouses blanches

Dans le département, les hôpitaux unissent leurs forces avec l'Éducation nationale pour susciter des vocations dans les métiers de la santé.
Dans les Landes, le manque de professionnels de santé se fait cruellement sentir
Avec les Cordées de la réussite, l'objectif est d'établir une alliance éducative et sanitaire pour panser les plaies du secteur hospitalier.
Les Cordées de la réussite ont signé un partenariat avec le lycée Borda
Lycée Borda DR

Dans les couloirs des hôpitaux landais, l’écho de la pénurie de soignants résonne comme une urgence. Face à cette situation critique, le Groupement hospitalier de territoire (GHT) des Landes a décidé de tendre une corde à de jeunes élèves prêts à s’orienter vers des carrières médicales et paramédicales.

Grâce au dispositif national des Cordées de la réussite, un partenariat avec les lycées Robert Wlérick de Mont-de-Marsan et de Borda à Dax a été scellé. L’objectif : accompagner les jeunes issus de milieux modestes ou éloignés des centres urbains pour les aider à franchir le cap des études supérieures et, qui sait, rejoindre les rangs des soignants de demain.

Lancé en 2008 par le ministère de l’Éducation nationale, le dispositif des Cordées de la réussite ambitionne de combattre l’autocensure et d’encourager les élèves à viser plus haut. Pensé comme un pont entre le secondaire et le supérieur, il mobilise lycées, établissements d’enseignement supérieur et entreprises pour créer un véritable réseau d’accompagnement. Si le programme touche aujourd’hui 180 000 élèves en France, son expansion dans les Landes marque une étape importante pour répondre à la crise des vocations dans les métiers du soin.

Les Landes sous perfusion éducative

Dans ce département rural, le manque de professionnels de santé se fait cruellement sentir, particulièrement dans les hôpitaux de Mont-de-Marsan, Dax et Saint-Sever. Et selon Frédéric Pigny, directeur général du CHI de Mont-de-Marsan, si recruter est déjà difficile, c'est la fidélisation qui pose problème. Pour répondre à ce double défi, les Cordées de la réussite permettent d’aller directement à la rencontre des lycéens. Des interventions de professionnels, des journées d’immersion et même un dispositif appelé "Vie ma vie" plongent les élèves dans le quotidien des soignants et les aident à se projeter.

Le site du Lanot est situé route des Roches à la sortie sud de Dax
GHT Landes DR

Audrey Penaud, vice-proviseure au lycée Robert Wlérick souligne le complexe d'infériorité que ressentent les filières professionnelles au regard des filières générales. Pourtant, ces jeunes ont une vraie appétence pour les métiers de la santé. Grâce aux Cordées, des tuteurs étudiants et des professionnels les accompagnent pour les rassurer sur leur potentiel et les aider à faire des choix éclairés, notamment via la plateforme Parcoursup.

Un effet domino dans les établissements landais

Aujourd’hui, seuls les lycées Wlérick et Borda sont pleinement engagés dans ce partenariat santé. Mais les résultats déjà prometteurs laissent espérer un élargissement à d’autres établissements et même à des collèges. Et comme le sous-entend David Magnaval, inspecteur de l’Éducation nationale, c'est dès le plus jeune âge que l'on doit susciter des vocations.

Les bénéfices des Cordées ne se limitent pas à l’éducation : ils répondent également à des enjeux cruciaux pour les hôpitaux. Avec plus d’une centaine de postes vacants dans le département, le Groupement hospitalier espère que cette alliance éducative permettra de combler les trous dans les effectifs. Et pour les élèves, c’est une chance unique : mentionner leur participation aux Cordées dans leur dossier Parcoursup améliore leurs chances d’intégrer des formations en santé.

Les Cordées de la réussite tendent une main salvatrice aux élèves landais et aux hôpitaux en détresse. Dans un contexte de crise généralisée du secteur, ce partenariat offre une double opportunité : stimuler l’ambition scolaire et insuffler un nouvel élan aux métiers de la santé. À l’image d’un traitement long mais prometteur, ce dispositif pourrait bien devenir l’un des piliers de la réanimation des vocations.


Sébastien Soumagnas

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