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Humeur d’ours : et si on repeuplait plutôt les vallées ?

Manifestation à Pau - La décision « parisienne » de Nicolas Hulot de lâcher deux ourses dans les Pyrénées provoque l’indignation et l’inquiétude des bergers…
BERGERS 5

Mais pourquoi donc faut-il que le Gouvernement décide de l’avenir de nos territoires à notre place ? Ne serions-nous pas assez mâtures pour savoir s’il est pertinent ou pas d’avoir des ours slovènes dans nos Pyrénées ? Des bergers, des agriculteurs, des élus de la montagne, des moutons... ont voulu manifester leur révolte à Pau ce lundi 30 avril.

Il existe suffisamment d’instances locales capables de prendre leur destin en main, surtout sur de tels sujets, pour n’avoir pas à subir des décisions tombées d’en haut. Franchement, si l’introduction de nouvelles femelles n’est pas acceptée par ceux qui vivent dans et de la montagne, ce sera l’échec. Laissez-nous faire !

Si cette nouvelle offensive ministérielle provoque des réactions aussi vives, c’est que les bergers et leurs familles, et plus généralement le monde agricole, vivent dans le dur, parfois dans l’extrême difficulté.

Comment justifier l’énergie et les budgets dépensés pour les ours, quand on laisse tomber les humains qui font nos montagnes ?

Comme certains le font remarquer, on a l’impression que nos élites se soucient plus de la disparition d’une espèce animale que de celle des bergers.

Sauver la souche pyrénéenne de l’ours brun ? Pourquoi pas, mais existe t-elle encore avec les transplantations venues des pays de l’Europe de l’Est depuis plusieurs décennies ? Cannelle n’était-elle pas la dernière à porter véritablement cette souche ? Son fils Cannellito est déjà beaucoup plus slovène que béarnais.

En revanche, la souche pyrénéenne des bergers est bien réelle, et heureusement encore solide malgré des conditions de vie particulièrement difficiles.

Ne serait-il pas le moment de conforter ces bergers plutôt de que leur mettre des ours dans les pattes ? Puisqu’ils sont les premiers concernés ne méritent-ils pas d’être en première ligne de la décision ?

Ce ne sont pas des sauvages, comme on semble le croire dans les Ministères. Ce sont des amoureux des animaux, de leurs brebis et de leurs chiens, de la nature, de leur montagne… on peut leur faire confiance pour savoir ce qu’il faut faire en matière de faune.

Autre souci, ces ourses son prévues pour aller en Béarn, tout près de la Soule et du Pays Basque. Or, c’est là que se trouve la moitié du cheptel ovin des Pyrénées, avec plus de 300.000 brebis. C’est là aussi qu’il s’est constitué une vraie valeur ajoutée avec la production de fromages.

Introduire des ours, c’est fragiliser ces élevages et ces productions, c’est aussi rajouter des contraintes lourdes dont les bergers n’ont pas besoin. Ils devront assurer une surveillance étroite de leurs troupeaux, 24 heures sur 24, avec toutes les conséquences que cela impose. « Nous sommes des éleveurs transhumants, pas des gardiens d’ours » rappellent-ils régulièrement.

Alors, M. Hulot, occupez-vous d’abord avec vos collègues du gouvernement de repeupler d’humains nos vallées et nos montagnes.

Pour les ours, on verra plus tard.

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