Bien que Caralliance ne voie officiellement le jour qu'il y a 10 ans, la structure existe quant à elle depuis très exactement 52 années. Une histoire familiale lancée par le patriarche de Didier Laporte qui rachète une entreprise de transports en 1970. Âgé de deux ans et demi à ce moment, il attendra les années 90 pour rejoindre le bateau et prendra la tête de l'affaire en 1999. Dès lors, ce passionné d'entrepreneuriat se lance dans la croissance d'une entreprise qui représente aujourd’hui 150 véhicules et autant de personnes réparties en huit sites.
« Le métier comme il l'était avant n'a rien à voir avec ce qu’il est aujourd’hui », commence Didier Laporte. « Il y a des lois et des réglementations qui sont venues bouleverser notre métier ». Par exemple, le directeur évoque une loi passée en 1982 qui fait passer les lignes régulières sous des contrats publics et qui crée donc un marché concurrentiel. En 1985, une autre loi vient réglementer les temps de conduite et les pauses, quand la ceinture devient elle obligatoire dans les bus au début des années 2000.
« Il y a eu énormément de changements concernant la sécurité, ce qui fait qu'aujourd'hui, les transports en autocar sont les transports routiers les plus sûrs. Par exemple, nous sommes la seule profession en France à avoir des véhicules équipes d'éthylotest anti-démarrage avec en plus de cela un taux d’alcool réduit par rapport à la loi en vigueur pour les autres automobilistes ».
Mais l'évolution, Didier Laporte la voit également dans sa clientèle. « Je me souviens de mes parents qui avaient une remorque avec des animaux attachée à l'arrière des autocars. Bon, ce n'est plus le cas maintenant ! (Rires). Mais une vraie diversification des publics transportés est visible. Avant, les gens prenaient le car puisqu'ils n'avaient pas de véhicule, aujourd'hui c'est soit pour le tourisme, soit par commodité ou conviction environnementale ».
Une dimension environnementale très forte d'ailleurs au sein de Caralliance que Didier Laporte souhaite continuer à développer. « Le métier a évolué, et il va continuer à évoluer. Je pense qu'il faut suivre cette évolution, cela nous permet de rester à la page, et même d'évoluer humainement. Moi, j'ai évolué en même temps que mon métier, je lui en suis très reconnaissant. Je n'aime pas vraiment regarder en arrière, mais quand je le fais, je suis assez fier. Je me dis : on a fait tout ça... Mais il reste encore tout ça à faire ! », dit-il en rigolant.
Nous avons toujours essayé d’être avant-gardistes.
Et des projets, son entreprise en a... « Nous avons toujours essayé d'être avant-gardistes. Dès 2005 nous avions testé des véhicules hybrides à Lourdes. Bon, ça n'a pas fonctionné, mais ça nous a permis d'apprendre ». Aujourd'hui, une partie de la flotte de véhicules de Caralliance s’apprête à passer au BIO-GNV, un gaz issu en partie d'une agriculture locale. « C'est faisable car ce n'est pas une transition qui remet en question l'intégralité de notre structure car cela ne change pas tant de la technologie de l'essence. Mais nous réfléchissons à continuer ou non sur cette voie, et nous regardons ce qui se fait ailleurs ».
Ainsi, le tout électrique est dans un coin de la tête de Didier Laporte même si la technologie pour les autocars n'est pas encore 100% au point, notamment en ce qui concerne l'autonomie et les infrastructures. « Donc nous sommes dans l'attente. Nous réfléchissons. La première étape est la création de notre propre station BIO-GNV », conclut-il. Ce qui est certain, c'est que Caralliance n'a pas fini d'évoluer. Et qui sait, dans 50 ans nous referons peut-être un nouvel article pour le centenaire de l'entreprise...
Timothé Linard
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