Créée du côté du pôle Arkinova d’Anglet, la pépite E-Taranis a décidé de déménager sur la zone de Jalday, à Saint-Jean-de-Luz, d’où les 4 porteurs du projet sont originaires. « L'objectif est simple : préparer et internaliser l'industrialisation de notre éolienne », résume la jeune société, qui a obtenu des prêts grâce au soutien des associations Bultza et France Active Aquitaine. Pour mémoire, E-Taranis s’était aussi classée 3ème du concours de pitchs Bask’Invest.
Il faut dire que la startup et son éolienne sortent vraiment de l’ordinaire. Point de mât gigantesque ni de pales en composite ici : l’entreprise développe un modèle à la fois compact, léger, performant et silencieux destiné aux particuliers.
De loin, on dirait une girouette à voiles, mais de plus près, la belle Alae est un concentré de bonnes idées. D’abord, grâce à l’utilisation des deux principes physiques de la traînée différentielle et de la portance, elle peut fonctionner par faible vent (à partir de 10 km/h) et résout ainsi en grande partie le problème d’intermittence de l’énergie éolienne. La technologie permettant cette fréquence d’utilisation fait l’objet d’un brevet (déposé l’an dernier).
Petite révolution dans l’éolien
Ensuite, on parle d’une éolienne compacte de seulement 60 kg, c’est-à-dire d’une éolienne qu’on peut aisément intégrer à la plupart des toitures de maisons individuelles. Deux personnes suffiraient à en installer une. De même, l’éolienne a été conçue pour « ne produire aucun bruit perceptible à plus de 3 mètres », explique E-Taranis, consciente des nuisances acoustiques liées à l’éolien d’aujourd’hui.
Autre motif d’enthousiasme : cette éolienne est intégralement produite en France, de l’usinage à l’assemblage. Seule la matière première, l’aluminium, est importée d’Allemagne. Les entrepreneurs songeaient initialement au bois, mais en attendant que le marché soit disposé à accueillir pareille nouveauté, l’aluminium permet déjà de proposer une éolienne entièrement recyclable. La jeune entreprise a même publié une vidéo sur les réseaux sociaux pour en faire la démonstration, en fondant une pièce de son éolienne en lingot.
Dernièrement, enfin, E-Taranis a déposé un nouveau brevet en lien avec le générateur de son éolienne, qui sera lui aussi produit en France et réparable facilement et à moindre frais grâce à l’usage de bobines détachables.
L’équipe d’E-Taranis a pour ambition de produire une soixantaine d’éoliennes par mois et, si les affaires décollent, de dupliquer un modèle de production fondé sur de petites unités à taille humaine situées au plus près de la clientèle visée, évidemment afin de limiter l’impact environnemental du transport.
Pour entrer dans cette phase d’industrialisation sur ses nouvelles bases luziennes, l’entreprise va entre autres déployer sur son site un outil de découpe 3D. Sur le plan commercial, une centaine de futurs clients se seraient déjà préinscrits sur le site de l’entreprise, et les premières installations d’éoliennes chez des particuliers sont prévues pour le début de l’année prochaine.
Des « Alae » sont en fonctionnement sur Saint-Jean-de-Luz, à la Guinguette Erromardie et vers la zone d’Alturan, sur les bâtiments Ur Mendi et du service des espaces verts. On ne sait pas vous, mais nous, on miserait bien quelques deniers sur le succès futur de cette bonne idée !
Plus d’informations sur le site internet de E-Taranis au Pays Basque
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