Depuis toujours Olivier Maurin est passionné par l'élevage, les brebis, la transhumance, etc. En bref, depuis toujours, il est passionné par sa région et ses coutumes. Et on n'invente rien ! « Je suis très attaché au Béarn et à ses traditions. Je suis par exemple très investi dans la défense des races locales d'animaux, dans un élevage local et en montagne, dans la valorisation de la transhumance, du pastoralisme, etc. Ce sont des choses qui me touchent beaucoup », explique celui qui est berger à la Ferme du Payssas depuis 2005.
Là-bas, il élève des brebis, des porcs noirs gascons, du bœuf, pour notamment produire du pâté, des rillettes, du fromage dont de l'Ossau-Iraty, etc. Il produit aussi de l'agneau de lait, qu'il cherche à valoriser différemment des autres. « C'est un produit saisonnier qu'on consomme surtout en hiver. Alors pour le valoriser, j'ai pris l'habitude de le stocker pour qu'il soit consommé l'été. Je le vends sur les marchés par exemple ».
On ne s’attendait pas à ce que ça prenne une si grande ampleur.
Sinon qu'en 2020, une crise sanitaire passe par là, et ne permet pas à Olivier Maurin de vendre sa production d'agneau de lait. « Il fallait que je trouve une solution si je ne voulais pas tout envoyer à la poubelle. Alors j'ai eu l'idée de faire un repas à la ferme, en prenant toutes les précautions nécessaires ». À la toute première soirée, ils sont 35. Un chiffre qui grimpe vite à la centaine de convives en moyenne, puis l'année suivante, à environ 200 personnes par repas.
Mais cet été 2022 aura été un tournant dans cette démarche qui ne devait être que passagère. « En moyenne, on était entre 500 et 600 personnes par soirée ! Il y avait des jeunes, des moins jeunes, des locaux, mais aussi des touristes, des vacanciers. On ne s'attendait vraiment pas à ce que ça prenne une si grande ampleur ».
Ce qui plaît, assurément, c'est l'ambiance qui règne lors de ces soirées hebdomadaires. « Il y a une atmosphère très conviviale, très familiale. En plus du repas et des produits locaux, j'ai souhaité faire venir des groupes de chants traditionnels pour animer les soirées et rendre le moment encore plus vivant ». Même si l'on se doute que rassembler 600 personnes du Sud-Ouest dans une salle, avec de la bonne bouffe, ça suffit amplement à rendre le lieu vivant... !
« Les gens sont satisfaits et nous aussi ! Très rapidement j'y ai pris beaucoup de plaisir et j'ai vu qu'il y avait quelque chose à faire. Maintenant, l'objectif c'est de maintenir ces soirées et de les pérenniser pour les années à venir. On pourrait peut-être même les développer pour en faire deux par semaine ».
Mais si évolution il y a, Olivier Maurin assure que « cela ne se fera pas seul. Nous verrons avec les gens qui tournent autour de ces soirées, nos partenaires, d'autres producteurs, des festivals, s'il y a moyen de multiplier les soirées. Ce serait une bonne chose, car cela permet de faire perdurer une dimension culturelle importante chez nous, et de transmettre ça aux jeunes. Mais cela prendra du temps, et ce n'est pas dans les plans actuellement », explique celui qui se concentre donc sur l'été à venir. Car dès cet hiver, il faudra retransformer les bâtiments en étables pour y accueillir les animaux afin de refaire du stock et de pouvoir, dans quelques mois, transformer le tout en salle des fêtes pour... y faire la fête !
Timothé Linard
Voir le site internet de "La ferme du Payssas"
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