Photo : GT Aéroservices.Originaire de Dordogne, Thomas Gadaud a toujours été attiré par la mécanique et par « ce qui vole », explique-t-il. Une passion qui l'amène donc à passer un Master en conception mécanique, pour travailler ensuite dans un bureau d'études en tant qu'ingénieur. « Mais j'en ai eu marre, j'avais les mains trop propres ! », plaisante celui qui, en 2015, décide de rejoindre des amis à Biscarrosse pour justement se salir les mains, en travaillant dans la mécanique aéronautique. « Ils avaient un club d'ULM, donc je ne partais pas dans l'inconnu. Mais quand j'ai voulu me former, j'ai eu du mal, car il n'existait plus aucune formation en France. Au détour d'une rencontre, j'ai fait la connaissance de Pierre Pouches, un gersois pionnier de l'ULM en France, et ancien formateur de la fédération, qui m'a beaucoup appris ».
C'est donc suite à cette formation que GT Aéroservices est créé. « L'idée c'est de proposer de la maintenance pour tous les ULM. Cela peut aller de la révision classique, jusqu'à des révisions plus complètes, et même à la reconstruction des Cellules ». Thomas Gadaud est spécialisé dans les moteurs Rotax, une marque autrichienne très nettement leader sur le marché, puisqu'elle équipe la quasi-totalité des ULM. « Je fais aussi de la rénovation de moteurs, et de la revente, mais c'est une partie marginale de mon activité. Le cœur de mon métier c'est vraiment la mécanique ».
La mécanique, et la formation. « Lorsque Pierre Pouches m'a formé, il m'a proposé de rouvrir des formations avec lui pour que l'on puisse relancer cette partie du marché des ULM. Aujourd'hui je suis donc formateur pour la Fédération Française d'ULM, et pour Rotax ». Pour mener à bien ses deux activités, Thomas Gadaud à d'ailleurs construit un grand hangar de 300 m², toujours sur Biscarrosse, pour avoir un local dédié à la mécanique et une salle de cours.
En moyenne, c'est une trentaine d'engins qui sont entretenus par GT Aéroservices. Des ULM landais, l'entreprise étant la seule de la sorte sur le département, mais aussi plus largement d'Aquitaine et même de toute la France. « On est une vingtaine d'entreprises de maintenance dans tout le pays. C'est assez peu pour les quelque 15 000 ULM qui naviguent. Vu que c'est un petit milieu, les clients viennent beaucoup grâce au bouche-à-oreille ».
Beaucoup également assurent leur propre maintenance, ce qui explique finalement le faible développement des entreprises spécialisées. « La réglementation en matière d'ULM est très libre. C'est, je pense, la plus libre d'Europe, et l'une des plus libres du monde. Demain, si vous voulez coller des ailes à votre tondeuse pour la faire voler, vous pouvez », caricature Thomas Gadaud avec humour. « Plus sérieusement, cette liberté fait que les gens peuvent entretenir leurs machines seuls. Les gens qui viennent chez nous sont des personnes qui n'ont pas les compétences, ou qui n'ont pas forcément le temps de s'y consacrer ».
Pour le mécanicien, cette liberté à ses inconvénients, mais également ses avantages. « Le ciel semble s'assombrir pour les aéro-clubs, entre les législations et les préoccupations environnementales, c'est un secteur qui n'est pas forcément bien aidé ou bien vu. L'avantage des ULM, c'est que les moteurs sont bien plus petits, donc consomment moins, et peuvent tout de même avoir des puissances similaires. C'est une pratique qui est plus dans l'air du temps, et la liberté de la réglementation amène avec elle quelques expérimentations comme de l'hybridation ou des ULM électriques. Alors bien évidemment, cela donne espoir. Comment je vois l'avenir ? Rose ! Beau ! », conclut Thomas Gadaud, plein d’enthousiasme.
Timothé Linard
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