Outre son patrimoine touristique, le Pays basque regorge d'autres richesses qui lui sont propres et le distingue des autres régions. En effet, les premiers mots qui viennent à l'esprit lorsque l'on aborde cet écrin de verdure entre mer et montagne, on entend la plupart du temps le piment d'Espelette, le jambon de Bayonne, le béret, les espadrilles, les fêtes de villages ou encore la pelote basque.
Il existe cependant aussi un autre « objet » qui représente le Pays basque, à savoir le makila. Pour ceux qui n'en auraient jamais entendu parler, le makila (le bâton en basque) est une canne de marche dont la poignée mobile recouvre un pointe acérée. Ses origines restent un mystère, cependant la plupart des basques en possèdent un, et particulièrement dans la province du Labourd.
Un bâton de tradition séculaire
La particularité de ce bâton est qu'il servait de canne pour marcher mais aussi d'arme pour se défendre d'un ennemi. Certains ont même avancé que l'arme servait aux bergers pour se défendre des ours en montagne. Si aujourd'hui ce n'est plus le cas, il y a encore quelques générations, chaque famille en possédait un.
De nos jours le makila est plus considéré comme un objet d'art plutôt qu'une aide à la marche. Et il ne reste plus beaucoup de fabricant sur le territoire. Au Pays basque nord, sur le versant français des Pyrénées, on dénombre 3 artisans qui fabriquent encore des makilas. Le plus connu d'entre eux est installé à Larressorre, à savoir la famille Ainciart-Bergara. Ensuite, on trouve Leoncini à Bayonne et Zapirain à Hendaye.
Confectionné à partir de bois de néflier, le célèbre bâton doit être flexible, robuste et noueux. Le makila est un compagnon de route qui doit être adaptée à la taille de la personne. C'est pourquoi lors de votre commande, l'artisan vous demande votre taille afin d'élaborer un bâton personnalisé. Sachez tout de même que pour obtenir une œuvre d'art de chez Ainciart-Bergara, comptez plus d'un an d'attente.
Une histoire de famille
Si beaucoup connaissent la famille Ainciart-Bergara de Larressorre et Leoncini à Bayonne, Fernando Zapirain installé à Hendaye marche sur les traces de son grand-père Patxiku. « Ses travaux de ferronnerie m’ont permis d’apprendre en profondeur la technique de la forge et de la gravure sur métal, ce qui m’entraînera plus tard à la création de makilas et à l’apprentissage auprès des plus grands maîtres dans l’art de la fabrication de makilas. »
Comme dans la plupart des familles d'artisans, la transmission de l'art se perpétue de génération en génération. Fernando fabrique donc aujourd'hui ses makilas dans le quartier de Sopite à Hendaye dans le strict respect de la tradition. « Je continue avec la tradition et la responsabilité d’offrir la meilleure qualité en élaborant des makilas de manière complètement artisanale. »
Le makila fait aujourd'hui partie du patrimoine culturel basque. Cette œuvre d'art est maintenant dans la plupart des cas offerte par respect à la personne choisie. Beaucoup de personnalités du show-biz ou encore des politiques, même le pape ont reçu le makila d'honneur dont la poignée et le pommeau sont en argent et personnellement gravés.
Sébastien Soumagnas
Makila Zapirain
41 Chemin de Sopite
64700 Hendaye
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