Je n’aurai jamais de chien, ni de chat. Remarquez j’ai un cochon d’Inde mais ce n’est pas le mien…enfin je ne sais pas. Comme c’est moi qui le nourris, c’est moi qu’il reconnaît, pas de bol !
Heureusement, c’est un animal placide qui ne me pompe l’air que quand il me voit à table, juste moi, pas les autres. Alors forcément, quand il s’accroche aux barreaux de la cage en piaillant, je me lève pour le nourrir…
J’ai comme ça une amie qui passe le dîner de son chat à quatre pattes pour lui brosser le dos pendant qu’il mange, sinon il ne mange pas. Et si j’avais un chat, je ferais pareil. Je me laisserais facilement pourrir la vie par un animal, histoire de le rendre heureux, oubliant que c’est moi le chef.
Entre nous, je ne suis pas la seule, sauf que justement j’évite de me mettre dans cette situation. Et voilà, on en est là. Les gens sont seuls et pour tromper leur solitude et puis parce qu’on imagine que les relations sont plus faciles avec un animal qu’avec son prochain, on se retrouve avec un bidule à quatre pattes qui a vite fait de vous mettre au pas.
A tel point qu’un métier est en train de naître : conseiller en relations homme/chien sans compter les bouquins pour apprendre à vivre avec son animal préféré. Ben oui, parce que l’animal préféré traité comme le mari dont on rêverait, l’enfant qu’on n’a plus, l’ami qu’on aimerait, il finit par péter les plombs.
On recrée avec l’animal les relations affectives qu’on a avec une personne et c’est trop lourd pour lui cette attente qu’on a ! Comment voulez-vous qu’il s’y retrouve le pauvre, assis à table à côté de vous au restaurant avec sa serviette autour du cou : « mange minou, pour faire plaisir à maman ».
Minou, il a le choix, soit il est équilibré (chat ou chien, j’ai pas décidé), retrouve sainement un vieil instinct sauvage et vous griffe (ou mord), soit il est complètement conditionné homme et va faire une bonne déprime. Et même une dépression avec visite chez le vétérinaire et mise sous P..z.c (je me méfie, je crois qu’il ne faut plus mettre les noms en entier…). Eh oui, les chiens aussi ils prennent du P..z.c, puisqu’ils finissent par avoir notre vie, une vie de chien pourtant !!
Alors tout compte fait, les animaux ce n’est pas obligatoirement plus facile que le prochain et peut-être vaut-t-il mieux rester au milieu des hommes. Bien sûr, il n’aura peut-être pas le regard éperdu de Mirza, mais au moins, on peut expliquer à son prochain pourquoi on ne se mettra pas à quatre pattes pour lui brosser le dos pendant qu’il dîne…
Pasquine L’Islet
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