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Dans les Landes, trois adolescents imaginent le futur écoquartier

Depuis près d'un an et demi, Nathan, Timoté et Florian travaillent avec la commune d'Escource pour penser un quartier responsable qui se veut autosuffisant et riche d'un bilan carbone neutre. Un projet d'ampleur qui ne fait que commencer...
Les trois adolescents posent à côté du plan du futur écoquartier.
Florian, Timoté et Nathan posent à côté de leur projet d'écoquartier.
Ce n'est pas la première démarche participative du genre organisée par la mairie, qui est également très engagée dans les questions liées à l'écologie et à la transition énergétique.

« J'ai une collègue professeure d'histoire-géographie qui réalise avec ses élèves des maquettes d'écoquartiers fictifs. J'ai trouvé l'idée vraiment intéressante alors j'ai souhaité la développer avec la commune », explique Emmanuelle Dedieu, professeure de mathématique et adjointe à la culture à la mairie d'Escource. C'est ainsi que le projet de cet écoquartier naissait. « Au départ, il y avait une quinzaine de jeunes, puis petit à petit trois sont restés », détaille celle qui voulait « motiver les jeunes du village autour d'un projet pédagogique et fédérateur ».

Nathan Schnur, 15 ans, Timoté Morin, 15 ans également, et Florian Brustis, 16 ans, sont donc les trois adolescents qui sont à la conception de ce quartier. « Au début, on a noté en vrac sur un papier toutes nos idées. Ensuite on a fait un premier tri de ce qu'on retenait ou pas », commence Nathan. « Ensuite, on est allé sur le terrain pour reconnaître les lieux, se rendre compte de la place qu'on avait et continuer à trier nos idées », poursuit Florian.

Pendant ces étapes, et durant l'intégralité de la réflexion autour du projet, les jeunes ont été accompagnés par différents professionnels : architecte, membre de l'ONF, etc. « Ils nous donnaient des conseils, des informations sur les arbres, la présence d'animaux, etc. Ils étaient vraiment là pour nous guider et nous permettre de mener à bien notre projet », ajoute Timoté.

Le plan du futur écoquartier, réalisé à partir de matériaux de récupération.

Au final, les trois adolescents ont imaginé un quartier de 20 maisons (10 de 80m² et 10 de 120m²), toutes avec un jardin privatif, équipées de panneaux solaires, et conçues sur un modèle écoresponsable, sobre en énergie et en eau, avec des matériaux biosourcés locaux. Sur les 2,3 hectares du site, on pourra aussi y retrouver un étang naturel filtré, une salle commune, un local contenant du matériel mutualisé (tondeuses, lave-linge, etc.), un potager partagé, et plusieurs puits. Sur place, les déplacements se feront à pied, en trottinettes électriques, ou en voiturettes de golf, les véhicules disposant d'un parking à l'entrée du quartier.

« Le principe du quartier c'est qu'il soit autosuffisant en énergie, que l'on y consomme ce que l'on y produit, et que son bilan carbone soit neutre », développent les jeunes. « Il y a encore quelques éléments à régler, comme les matériaux à utiliser, ce qu'on met dans les maisons, mais le projet se concrétise petit à petit », reprend Emmanuelle Dedieu.

Pour la mairie, l'objectif est de construire elle-même les résidences, afin de pouvoir les commercialiser. « Comme ça on est certain que le cahier des charges que l'on aura mis en place est respecté ! Et puis ça nous permettra de maîtriser les coûts et d'éviter la spéculation sur les biens, puisque notre idée est de destiner ces habitations aux jeunes de la commune ».

Une démarche solidaire, responsable, qui se marie bien avec les différentes actions de la commune labellisée TEPOS (Réseau des Territoires à énergie positive) en faveur des jeunes et de l'écologie. En effet, Escource a par exemple réalisé un grand chantier autour de son éclairage public pour que ce dernier fonctionne uniquement à l'énergie produite dans la commune. Pour la dimension collaborative, c'est par l'intermédiaire de la médiathèque que des initiatives sont mises en place. Et cette démarche d'écoquartier a bien donné des idées aux élus et aux jeunes pour continuer à travailler ensemble. En attendant, c'est sur la finalisation de ce projet que tout le monde s'affaire, l'idée étant de pouvoir boucler le concept l'année prochaine pour commencer les travaux d'ici 2 ou 3 ans...

Timothé Linard

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