Hier, les Pyrénées-Atlantiques a parfaitement illustré l’enjeu des modifications qui vont être apportées aux départements à l’occasion des prochaines élections du printemps 2015. Si le débat est plus calme dans les landes, les Hautes-Pyrénées et le Gers, les échanges souvent très vifs qui ont lieu dans le 64 ont le mérite de mieux faire comprendre ce qui va changer.
Tour d’horizon…
Le préfet des Pyrénées-Atlantiques, Pierre-André Durand, est venu en personne présenter ces évolutions aux élus (les conseillers généraux et des maires écharpe en bandoulière) rassemblés au Parlement de Navarre, soulignant d’entrée qu’il s’agissait d’un « moment historique » pour l’institution.
Un changement radical et historique
En réalité, le premier point fondamental est bien que le canton devient une entité totalement virtuelle, servant simplement de circonscription électorale le temps du scrutin. Les conseillers généraux deviennent des conseillers départementaux et, une fois élus, ils seront appelés à gérer l’ensemble du département et plus du tout leur canton. C’est effectivement un tournant historique et qui alimente le débat de la disparition ou pas de l’échelon départemental. Ce changement majeur, contesté par la droite et le centre, est acté par la loi et il sera bien en vigueur en 2015.
Charcutage électoral ?
Ainsi, le redécoupage des cantons prend une dimension essentiellement politique puisque ces nouvelles circonscriptions ne serviront qu’à élire les conseillers et à faire émerger une majorité pour diriger le département. L’opposition de droite et du centre dénonce un découpage politicien, la gauche s’en défend en précisant qu’il a été réalisé par le ministère de l’Intérieur et non pas par la majorité au Parlement de Navarre. Sur ce point, le préfet a insisté sur le nécessaire rééquilibrage des populations entre ces cantons : il y avait des écarts de 1 à 14 entre le plus petit canton (Montaner) et le plus gros (Lescar) provoquant une inégalité dans le poids des votes.
Une parité très compliquée
Troisième point chaud, le nouveau mode de scrutin ne laisse pas le choix : il y aura obligatoirement une parité dans les prochaines assemblées départementales. En effet, le nombre de canton sera divisé par 2 et dans chacune de ces circonscriptions on élira obligatoirement un « couple » (homme/femme). Le changement sera radical puisque, par exemple, dans le 64 il ya actuellement seulement 8 femmes conseiller général sur un total de 54 élus. Mais la partie s’annonce très compliquée en amont puisque ce mécanisme électorale obligera à condamner dès la candidature des élus masculins qui devront laisser leur place sans même pouvoir solliciter les électeurs. On comprend donc encore mieux pourquoi le débat est si chaud.
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