Cela fait plus de 400 ans que cette bâtisse de Préchacq-les-Bains existe. Une demeure occupée par la famille Lalanne depuis quatres générations, « et au plus lointain que l'on sache, les terres ont toujours été exploitées », commence Aurélie Lalanne, aujourd'hui à la tête de l'exploitation. Un métier qui était loin d'être une évidence pour cette ancienne auxiliaire de vie, qui s'était pourtant promis de ne jamais reprendre l'affaire familiale. « Mais quand mes parents se sont heurtés à la réalité des choses, et au fait que personne ne pouvait prendre le relais, j'ai naturellement changé d'avis. Je m'étais très attachée à cette ferme, et aux valeurs, je ne me voyais pas tout laisser filer comme ça... »
Des valeurs écologiques, responsables, très chères à la famille depuis plusieurs générations. « Mes parents voulaient déjà traiter la terre différemment, sans utiliser de produits. À l'époque, on les traitait de fous ! La bascule a été faite quand deux associations pour le maintien de l'agriculture paysanne (Amap) avaient besoin d'un maraîcher. Mon père s'est proposé, et on s'est développé en ce sens. Aujourd'hui, l'exploitation est certifiée en agriculture biologique, nous n'avons plus aucun animal, et nous nous contentons d'une activité de maraîchage », continue celle qui travaille avec son conjoint et une apprentie.
Ainsi, sur les 5 hectares dédiés au maraîchage à la Ferme Coumet, Aurélie Lalanne cultive près de 70 variétés de légumes à l'année. Un choix pour son plaisir, pour pouvoir proposer une offre garnie à ses clients, mais aussi pour permettre aux sols de vivre, en alternant les cultures. « La plupart du temps, nous vendons nos produits tels quels, à la ferme les lundis et jeudis de 16h00 à 19h00, ou dans des magasins bio de Saint-Vincent-de-Tyrosse et de Saint-Paul-lès-Dax. Les légumes sont aussi vendus dans les paniers garnis de deux Amaps à Saint-Paul-lès-Dax et à Montfort-en-Chalosse ».
Les légumes de la Ferme Coumet peuvent également être transformés dans l'ancienne conserverie de la ferme, qu'Aurélie Lalanne est en train de métamorphoser en une légumerie. « Grosso modo, c'est une grande cuisine ! », explique-t-elle. Là, elle y réaliser des ratatouilles, garbures, veloutés, mais aussi des confitures pour le moins atypiques, aux courgettes, aux piments doux, à la pastèque, aux pommes, etc. « J'aime bien ne pas faire comme les autres ! »
Pour mener à bien ce projet de légumerie, l’agricultrice a eu recours à une campagne de financement participatif sur la plateforme Miimosa. « L'objectif était de 6000 euros, et il a été atteint ! Cela m'a permis d'acheter des machines, des outils, des robots, des mixeurs, etc, pour pouvoir augmenter mon offre, aussi bien en quantité qu'en diversité... Je peaufine des nouveautés, je pense à des plats préparés par exemple, et j'ai encore pleins d'idées. Ça fuse dans ma tête ! », plaisante-t-elle.
D'autres projets viennent garnir une année riche pour la Ferme Coumet, comme la plantation d'arbres fruitiers, pour pouvoir, dans 5 ans, réaliser encore plus de produits. « C'est avec l'amicale des pompiers de Montfort que cette initiative a été préparée. Pour compenser le bilan carbone d'un voyage qu'ils font, ils ont souhaité planter des végétaux sur le territoire. Ce sont eux qui financent la plantation ».
Enfin, comme tous les ans, la Ferme Coumet est hôte d'événements festifs et collectifs, comme un marché des artisans et des producteurs locaux, un grand repas d'une centaine de convive, et des ateliers découverte des plantes sauvages, animés par le père et la marraine d'Aurélie Lalanne. Preuve que comme à l'époque, toute la famille est très impliquée dans la vie de l'exploitation...
Timothé Linard
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