Je dis ça je dis rien...

Les Français ont voté, les Français ont décidé, et donc, dans la catégorie "passablement morts", nous relèverons que leur écrivain français préféré est Victor Hugo. Et dans la catégorie "passablement vivants", leur écrivain français préf... sglurp... préfé... allez Hastoy, tu peux le faire, prends sur toi... donc, disais-je, leur écrivain français préféramzzjmleirt... mais zut, à la fin... Bon enfin, c'est lui, c'est Marc Lévy, point final, n'en parlons plus, fin de ce billet. À la semaine prochaine.

Plaît-il ? Que je... développe, patron ? Ah mais facile, fingers in the noze, patron.

Victor Hugo, 1802-1885. Auquel on doit quelques pépites comme "Presque personne n'est assez pur de péchés pour ne pas mériter de châtiment" ou "L'homme c'est l'impuissant fécondant l'inutile", ou encore "Chaque homme dans la nuit s'en va vers la lumière", "La mémoire est la tourmenteuse des jaloux."

Encore ? "L'âme a des illusions comme l'oiseau a des ailes ; c'est ce qui la soutient." Voilàààààà patron, des comme ça, y en a des tombereaux, chaque fois qu'il l'ouvrait le Hugo, c'était pour dire un truc brillant. J'ai tout fini mon boulot, c'est bon, je peux y aller ? ...

Comment ça, pas fini ? Marc qui ? Ah lui... Mais j'ai mon clavier qui veut pas... Dès que je commence à écrire qu'il est dans les écrivains préfér....skjgzkhg... Tiens, qu'est-ce que je vous disais, j'ai le clavier qui se poile, qui se marre, qui éclate de rire, qui dit que c'est la meilleure, je vous en passe et des pires, patron.

Ecoutez, j'ai une solution, je vais juste vous citer quelques sentences fameuses de Marcum Lévy (je suis obligée d'utiliser des stratagèmes, because mon clavier, c'est un peu comme Voldemort dans Harry Potter, M.L (pffff, suivez un peu), c'est le nom qu'il ne faut pas prononcer devant lui.

Donc, attention, là c'est du lourd, voici les phrases ès Bidulo Machin qui justifient certainement sa place dans le Top One des écrivains plébiscités par les Français. On oublie Victor Hugo, on passe à l'autre dimension. Ça envoie, c'est du lourd. M'en vais ressortir mes cahiers de texte de quand j'avais quinze ans, et ce genre de citation, je les écrivais à l'encre rose fluo à côté d'une photo de dauphin ou de chaton piquées dans le calendrier des Postes. Ou en dessous d'une photo floue de David Hamilton. Pfff, plus personne ne connaît le romantisme à la Hamilton.

"Il faut croire que la plus grande inconscience de l'homme, c'est celle de sa propre vie." Marc Lévy

Marche aussi avec : violence, injustice, espérance, usurpation. Bref pratique pour se donner l'air malin dans les soirées de madame Michu. Mais normalement Epicure et Sénèque ne devraient pas trop trembler, ouf... Ils l'ont échappée belle.

"Ce n'est pas seulement l'endroit où l'on va qui donne un sens à la vie, mais aussi la façon dont on s'y rend." Marc Lévy

Plagier Confucius, fallait oser, il l'a fait. Je reprends Confucius : "Le bonheur ne se trouve pas au sommet de la montagne, mais dans la façon de la gravir." Oh l'autre, hé, le copieur, trop nazeeeeeeeeeee...

"Personne n'est propriétaire du bonheur, on a parfois la chance d'avoir un bail et d'en être locataire. Il faut être très régulier dans le paiement de ses loyers, on se fait exproprier très vite." Marc Lévy

Tu as raison, Marco, il faut être prévoyant. Pour entrer dans l'histoire de la littérature, chaque auteur et philosophe doit y aller de sa citation sur le bonheur. Sur Evène, j'en ai trouvé 460. 460 bien meilleures que la tienne. Tu pensais vraiment qu'un petit parallèle à la noix sur le loyer et le bonheur, ça allait faire le buzz ? En pleine crise du logement à Paris ? Mais t'es (BIP de censure) ou quoi ?

"Certains moments ont un goût d'éternité." Marc Lévy

Ouhla, ça remue du neurone, là. Oh c'est beau ça. Je me dis que c'est exactement ce que doit penser actuellement le chien de mon voisin. Une bagnole l'a écrabouillé hier. Perso, j'ajouterais bien que c'est ce qui m'arrive avec délectation quand tu la boucles, mais tu vas encore mal le prendre...

"Il faut être soi-même pour pouvoir aimer." Marc Lévy.

Euh pas forcément. Tu peux être un autre et aimer aussi. Ouhla, je sens que tu suis pas, on réquépépétte depuis le bédut ? Je sais, d'un coup, on vient de passer du cahier de textes de 6ème à celui de 4ème, c'est dur...

"La solitude est un jardin où l'âme se dessèche, les fleurs qui y poussent n'ont pas de parfum." Marc Lévy.

Bien vu, Marco, un peu de poésie ne nuit pas. Rimbaud et Machado n'ont qu'à bien se tenir. Sinon, j'en déduis que t'es (en plus) une brèle en jardinage, que t'as pas compris que si t'arroses pas, des fleurs, avec ou sans parfum, t'en ramasseras pas une seule. Et qu'il y a parfois des roses sans parfum, et qu'elles sont toutefois très belles. Allez, réfléchis un an ou deux là-dessus, et on se rappelle (ou pas). Après, perso, je préfère la définition d'un Milan Kundera, ne m'en veux pas : "La solitude : douce absence de regards."

"C'est peut-être ça le purgatoire, une solitude éternelle." Marc Lévy.

Parce que tu crois qu'il y a une infime chance que tu te retrouves seul au purgatoire, mon Marco ? Mais tu rêves, là ! Après, c'est encore très personnel et subjectif, hein, mais je préfère quand Graham Greene parle de purgatoire, ça a autrement de la tronche : "La vieillesse est le purgatoire entre la vie et la mort." Il y a les phrases qui font qu'on t'édites ; il y a celles qui font qu'on médite. C'est toute la différence...

"La création humaine est peut-être imparfaite, mais rien n'est plus parfait dans l'univers que deux êtres qui s'aiment." Marc Lévy.

Ouais, les problèmes commencent ensuite, qui fait la lessive, la cuisine, tout ça... Mais t'as raison, pour un cahier de textes de 6ème, c'est largement suffisant. Auteur de phrases cultes dans les agendas des gamins, tu sais que ça fait bien aussi sur une carte de visite ?

"Une amie, ça sait entendre ce que l'autre ne dit pas." Marc Lévy.

Ou une énième approximation en moins bien, si, si, parce qu'en l'occurrence, F.W. Hubbard a fait mieux : "Un ami, c'est quelqu'un qui sait tout de toi, et qui t'aime quand même." Un peu moins de gnangnan, un peu plus de profondeur, allez tu peux le faire... peut-être.

"Perdre quelqu'un qu'on a aimé est terrible, mais le pire serait de ne pas l'avoir rencontré." Marc Lévy.

Et si ma tante en avait, on l'appellerait mon oncle. Tatata, et Publius Syrius, tu sais ce qu'il te dit "Amitié qui finit n'avait point commencé." Du panache, Marco, du panache...

Bon, je reconnais patron, ça fait cogiter toutes ces grandes maximes philosophiques, je comprends mieux, maintenant, pourquoi les Français l'adorent, ce sacré Marc Lfqdmfjmdghrytph, zut ça recommence...

Enfin bon, moi je dis ça, je dis rien...

Gracianne Hastoy