La genèse des Sossettes remonte à la côte ouest des États-Unis, il y a de ça cinq ans. « Nous étions en voyage à San Francisco, et nous souhaitions ramener un souvenir. Julien est entré dans une boutique de chaussettes fantaisies, et ça a un peu été le point de départ », confie Julie Lancelot. Une démarche qui ne sort pas de nulle part, les deux amoureux étant passionnés de ces chaussettes délirantes. « Cela offre un champ des possibles incroyable ! Et ce qui est marrant, c'est que c'est un objet du quotidien, c'est très banal, et pourtant, on peut rendre une paire de chaussettes unique », continue Julie. « On ne saurait pas dire pourquoi, mais une paire de chaussettes, c'est le genre de truc qui fait toujours marrer quand on l'offre à quelqu'un, c'est un objet cool », ajoute Julien Grousset.
C'est donc de là que le couple s'est lancé dans l'acquisition de chaussettes en guise de souvenirs de voyage. « C'est très anglo-saxon, très répandu dans ces pays, mais quand nous avons cherché quelque chose de similaire dans le Sud-Ouest, nous n'avons pas trouvé ce que l'on voulait. Alors on s'est dit qu'on allait créer nos chaussettes, comme nous aurions aimé en trouver ».
Julie Lancelot se lance alors dans le dessin, et les premières chaussettes du couple voient le jour officiellement plus tôt dans l'année 2023. « On travaille ensemble sur les idées que l'on souhaite développer. Avec le Sud-Ouest, on ne risque pas d'être à court d'inspiration, la liste de paysages, de lieux, ou de monuments est longue ! ». Actuellement, un peu moins de dix designs différents existent, majoritairement reprenant des éléments du littoral, bien que la marque souhaite également mettre en avant l'intérieur des terres, que ce soit dans les Landes, mais aussi au Pays basque, en Gironde, et même jusque dans les Pyrénées. « On essaie de proposer des modèles originaux, mais qui pourraient plaire au plus grand nombre, et pas qu'aux locaux ».
Car l'idée au travers de cette activité, c'est de pouvoir saluer une région qu'ils aiment tant. Tous les deux originaires du Sud-Ouest, Julie Lancelot de Pau, et Julien Grousset de Bordeaux, ils sont aujourd’hui installés à Mont-de-Marsan. Et cet engagement va jusque dans le choix des partenaires avec lesquels ils travaillent, puisque leurs chaussettes sont conçues en Haute-Vienne. « Le point commun avec toutes les chaussettes que l'on achetait, c'était l'étiquette qui affichait ''Made in China''. Nous voulions une production responsable et éthique. C'est avec l'usine Broussaud que nous l'avons trouvée, une petite entreprise familiale installée à Les Cars », explique Julien Grousset.
« C'est important pour nous, car c'est un travail local et de qualité. Mais au-delà de ça, quand on a visité l'usine, on s'est rendu compte de l'impact que l'on pouvait avoir. On a vu concrètement que l'on allait faire vivre des gens. Et c'est ça aussi le Made in France, ce ne sont pas que des mots ou qu'une étiquette, c'est une véritable prise de conscience. On pense qu'il y a un message à faire passer de ce côté-là également », ajoute Julie Lancelot.
Ce choix a également une dimension responsable, puisque les produits de la marque évitent de trop longs trajets, et que l'usine Broussaud se fournit en matières premières bios, éthiques, labellisées. « Le coton vient d'Inde, car l'Asie est encore un immense bassin de production. Mais ça commence à arriver doucement dans le Sud-Ouest », se réjouit le couple dont le coton est ensuite filé au Portugal, là aussi dans une usine qui priorise un travail éthique, avant donc d'être acheminé en Haute-Vienne pour être transformé en chaussettes.
En plus de son site internet, Les Sossettes peuvent être trouvables dans huit boutiques réparties un peu partout dans la région : Mont-de-Marsan, Dax, Capbreton, Vieux-Boucau, sur le Bassin d'Arcachon, et même jusqu'à Royan. « Nous avons quelques discutions pour s'implanter dans le Béarn également. Et pendant les fêtes, nous sommes sur quelques marchés de Noël ». Un moyen de faire un cadeau de dernière minute plutôt original, pour toutes et tous, les pointures allant du 30 au 50. « On a même pensé aux basketteurs chalossais ! », plaisante le couple, heureux de voir l'engouement généré par leur projet, mais qui reste prudent.
« Nous allons attendre de voir comment se boucle notre première année avant d'envisager une évolution pour la seconde. Mais nous sommes très heureux. On apprend aussi comment fonctionne le commerce, petit à petit », concluent Julie Lancelot et Julien Grousset, tous les deux journalistes, qui rêvent, un jour, d'avoir parcouru assez de chemin pour avoir le choix entre leur métier passion, et leur passion devenue métier.
Timothé Linard
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